Communiqué de presse
Caen, le 15 septembre 2025
Lycées publics normands : une rentrée sous le signe des coupes budgétaires
La Région Normandie a décidé de réduire fortement la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) attribuée aux établissements, au détriment direct des élèves et des équipes éducatives.
La DGF se compose d’une part « bâtiments » et d’une part « enseignement ». Si la droite normande se targue d’avoir soutenu les dépenses liées à l’augmentation du coût de l’énergie, il en va tout autrement du financement de l’enseignement.
Une coupe budgétaire passée sous silence
Lors de la Commission permanente de septembre 2024, une délibération relative à la DGF 2025 pour les lycées publics normands a été présentée. Ce document, volontairement laconique et sans élément de comparaison, dissimulait en réalité une décision lourde de conséquences prise par la majorité d’Hervé Morin : baisser massivement la part “enseignement” de la DGF. Or, ce financement régional est essentiel : il permet de soutenir des projets pédagogiques et conditionne la capacité des équipes éducatives à proposer des activités innovantes et formatrices aux lycéens.
Si la Région est restée discrète sur le détail de la diminution décidée, le SNES-FSU a publié un comparatif par établissement des dotations 2024 et 2025. On y constate qu’à l’échelle régionale, la dotation par élève baisse de plus de 6 %, alors que les effectifs ne diminuent que de 0,94 % soit une baisse de 931 élèves. Cela représente une perte de 1,3 million d’euros pour les lycées normands.
À titre d’illustration, la baisse de la DGF par élève atteint : 16,66 % au lycée Augustin Fresnel à Caen ; 9,79 % au lycée Victor Grignard à Cherbourg ; 10,05 % au lycée Guy de Maupassant à Fécamp, et 8,64% au lycée Porte Océane au Havre.
Pour l’ensemble des lycées de la ville de Caen, cela représente au total, une baisse de la part enseignement de la DGF de 59 006 euros. Pour les lycées rouennais, la diminution s’élève à 93 821 euros.
Des projets pédagogiques sacrifiés et une vie lycéenne appauvrie
Rudy L’Orphelin, co-président du groupe Normandie Ecologie souligne que « ces coupes budgétaires ne sont pas anodines : elles signifient moins de sorties pédagogiques, l’abandon d’ateliers culturels, la réduction du soutien scolaire, des clubs et des activités qui font la richesse de la vie lycéenne ».
En décembre 2024, lors de l’Assemblée plénière, Normandie Écologie a déposé un amendement visant à restaurer une DGF permettant aux établissements de poursuivre des projets pédagogiques favorisant l’épanouissement et la réussite de tous les lycéens normands.
Nous avons rappelé qu’on ne saurait financer la facture énergétique sur des crédits pédagogiques. Nous avons également demandé un calendrier de versement compatible avec l’exercice budgétaire des lycées ainsi que le rétablissement de la dotation d’accompagnement aux projets éducatifs, afin de permettre aux équipes pédagogiques d’organiser voyages scolaires, séjours éducatifs et projets collectifs.
Le désengagement envers le public, l’investissement dans le privé
La stratégie politique de l’exécutif est claire : économiser sur l’éducation. Alors que les familles subissent déjà la hausse du coût de la vie, la majorité régionale transfère la charge financière vers les établissements et les parents. Cette orientation budgétaire met en péril les projets éducatifs et accentue les inégalités entre lycées.
Le SNES-FSU relève que, depuis 2017, la Région Normandie a multiplié par deux la dotation moyenne par élève de l’enseignement privé, qui bénéficie déjà de financements complémentaires (frais d’inscription, dons, mécénat).
Laetitia Sanchez, co-présidente du groupe Normandie Ecologie résume ainsi la situation : « Hervé Morin a choisi d’économiser sur le dos des lycéens normands. En asphyxiant la part enseignement de la DGF, il prive nos enfants d’activités éducatives essentielles. Pendant que l’école publique est mise à la diète, la Région a doublé la dotation moyenne par élève dans le privé depuis 2017. »
Le groupe Normandie Écologie appelle l’exécutif régional à revoir d’urgence sa politique budgétaire et à rendre aux lycées les moyens nécessaires pour garantir une éducation publique ambitieuse.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie
Bastien Recher
Conseiller régional, membre du groupe Normandie Écologie