Assemblée plénière
Lundi 12 décembre 2022
Intervention et amendement de Guillaume Hédouin relatifs au Plan d’Actions GIEC normand – Année 1
M. le président, chers collègues,
Je ne ferai pas l’affront de répéter ce que vous avez lu et entendu de nombreuses fois déjà, dans la bouche du GIEC normand ou dans les médias locaux, nationaux ou internationaux. Je me contenterai d’un résumé extrêmement concis qui reprenne les paroles d’Hoesung Lee, président du GIEC « Nous sommes à la croisé des chemins. Les décisions que nous prenons aujourd’hui peuvent nous garantir un avenir vivable », paroles qui venaient appuyer l’analyse du GIEC qui indiqué que nous n’avions que 3 ans pour inverser le pic d’émissions de gaz à effet de serre et nous permettre de rester dans les 1,5°C d’augmentation des températures.
Cette urgence, nous la connaissons toutes et tous, mais nous pouvons voir à longueur de rapports dans notre chère institution régionale qu’elle tarde à déboucher sur des actions concrètes. Un certain nombre de nos actions pouvant être classées dans la catégorie « climaticide », avec par exemple le soutien à de nombreux projets routiers aussi inutiles qu’anachroniques.
Vous nous proposez donc d’engager cette nécessaire transition avec un premier catalogue d’actions dont on peine à mesurer l’ampleur de l’impact sur notre climat. Si ces actions sont louables dans leurs intentions, elles restent souvent timorées, sans ambition ou vocation à se généraliser. Un certain nombre de ces 34 actions sont même le recyclage, certes louable, d’actions déjà en place, comme la poursuite de l’expérimentation de la motorisation très faibles émissions sur la ligne Paris Granville ou l’opération Normandie Haies, toujours limitée à notre connaissance aux 10 premiers lauréats de l’AMI.
Nous notons néanmoins que vous proposez dans les mesures de sobriété structurelle de « Limiter la vitesse sur autoroute pour les déplacements pros (agents et élus) à 110 km/h » et qu’ainsi vous faites un premier pas dans la reconnaissance de l’inutilité de projets routiers calibrés pour la vitesse de 130 km/h. Nous ne devrions pas tarder à voir dans le plan d’action GIEC normand, année 2 l’abandon des projets autoroutiers.
L’un des points saillants de ce plan d’action est le nouveau dispositif IDEE Stratégie « Territoires et Climat pour des territoires résilients face au changement climatique en Normandie » qui permet de mobiliser les collectivités volontaires dans leurs actions de lutte contre le dérèglement climatique. Il nous semble qu’une nouvelle fois nous ne prenions pas en compte l’ampleur des enjeux et la nécessité absolue à agir de manière déterminée et conséquente.
Nous ne pouvons aujourd’hui compter uniquement sur les bonnes volontés d’une partie des collectivités normandes. Il est nécessaire d’envoyer un signal fort permettant de mobiliser chacune de nos EPCI en mettant en place une véritable « Conférence normande du Climat » en demandant à toutes nos collectivités de désigner en leur sein un ou une élue « Climat » et de mettre en place un référent technique sur ce sujet. Cette conférence annuelle, qui pourrait tout à fait être couplée avec les Rencontres Normandes du Développement Durable, aurait pour objet de mobiliser l’ensemble de notre territoire sur la lutte contre le dérèglement climatique et de faciliter la mise en place d’actions concrètes, efficaces et opérationnelles. Aucune collectivité ne doit se sentir à l’écart de ce défi qui s’impose à nous.
L’amendement que nous avons déposé en ce sens, s’il était approuvé par cette assemblée, nous permettrait de voter positivement ce premier plan d’actions. Dans le cas contraire, nous voterons contre cette délibération.
Nous proposons qu’un budget conséquent soit consacré à cette action et que l’année 1 soit le démarrage d’une démarche avec un investissement exponentiel de la collectivité régionales et des EPCI normande.