Assemblée plénière
Lundi 13 décembre 2021
Intervention de Guillaume Hédouin relative à l’accès à la santé des Normands sur tout le territoire
Monsieur le Président, chèr·es collègues
Bien évidemment, nous souscrivons aux efforts nécessaires pour que notre région œuvre à réduire les inégalités territoriales. Une ossature médicale dense est nécessaire, en particulier dans les territoires les plus ruraux, pour permettre l’accès aux soins.
Mais dans les faits, nous sommes loin de la coopération territoriale…
Les collectivités sont prêtes à se planter des couteaux dans le dos pour accueillir un médecin dans des pôles de santé parfois vides.
Cependant, je me permettrai de soulever que s’il est important de renforcer les moyens de notre région destinés au traitement des pathologies, il est aussi nécessaire de mener en parallèle des politiques de prévention auprès des habitants de notre territoire.
Par ailleurs, ce n’est plus contestable aujourd’hui, la destruction de notre environnement est responsable de dégradation de la santé.
L’OMS tire d’ailleurs la sonnette d’alarme en indiquant que la pression sur la biodiversité et la plus grande menace à venir sur la santé.
Nous demandons une cohérence entre la politique de santé et les projets qui dégradent l’environnement de nos concitoyens : développement du trafic routier entraînant l’augmentation des gaz à effet de serre, destruction de la biodiversité par notamment l’artificialisation des sols, les projets d’EPR et le corolaire des déchets qui viennent s’accumuler à la Hague…
Le risque industriel existe Monsieur le Président et parfois se réalise, la catastrophe de Lubrizol nous l’a récemment tristement rappelé. Par conséquent, il nous faut mener une politique de préservation de la santé, en amont d’une déclaration de pathologie.
Le déploiement d’un registre des cancers, alors que de leur nombre à augmenter de 65% chez l’homme et 93% chez la femme entre 1990 et 2018 ne devrait plus être un sujet de discussion. Accompagner de manière responsable les accidents industriels en mettant en place des dispositifs sérieux de suivi devrait être systématique.
Les projets ayant pour conséquence une atteinte à l’environnement ne devraient plus être poursuivis ou engagés.
Rappelons aussi que les conditions environnementales pèsent plus lourdes sur les précaires et les salariés qui subissent des dégradations de leur environnement et que nous ne sommes pas tous égaux en matière d’espérance de vie.
Nous vous demandons de mener une politique cohérente en matière de santé, et d’accompagner les projets structurants que sont les pôles de santé par des actions de prévention.
Il serait aussi nécessaire de juger les projets soutenus par la région à l’aune des conséquences environnementales, donc de son impact sur la santé de nos concitoyens.