Assemblée plénière
Lundi 13 décembre 2021
Question écrite n°2 relative à la politique forestière
Considérant la nécessité d’entretenir et de développer les puits de carbone existants sur le territoire, l’augmentation des surfaces de couvert forestier apparaît indispensable. Or, depuis 2008, les capacités de stockage de carbone des forêts françaises ont diminué. Entre 2015 et 2019, elles n’ont stocké que 75% de la quantité de carbone anticipé, compliquant l’atteinte des objectifs climatiques de la France et la résilience des territoires. De plus, cette tendance à la réduction des puits de carbone forestiers devrait se poursuivre dans les années à venir. Principales causes : la surexploitation à des fins économiques de court terme et les impacts du changement climatique. Victimes de politiques focalisées sur l’exploitation plutôt que sur la préservation et le renforcement des puits de carbone, nos forêts manquent de résilience face à la crise climatique, en particulier en raison de la faible diversité des essences, qui a également pour effet de limiter leurs capacités de stockage de carbone. Les forêts normandes ne font pas exception : la tendance actuelle de remplacement des feuillus par la monoculture de résineux et ses conséquences sur les fonctions écologiques de nos forêts doit être considérée avec gravité.
A la fois cause et conséquence de cette situation, l’insuffisance des moyens alloués à l’Office National des Forêts. Aujourd’hui largement sous-doté, le service public de la gestion forestière ne peut mener à bien ses missions sur tout le territoire. En particulier celles, essentielles, de protection des écosystèmes, de contrôle des espaces forestiers et de planification de la politique forestière. Cette situation est dénoncée depuis des années par des agents de l’ONF et de nombreuses ONG, mais la situation continue de s’aggraver. Mener une politique ambitieuse en matière forestière passe impérativement par une augmentation des moyens consacrés au développement et à la protection des forêts. Un changement d’approche dans la gestion des espaces forestiers serait également nécessaire, en plaçant l’extension du couvert forestier, la diversification des essences et la protection de la biodiversité comme les principaux objectifs de la politique forestière normande.
Nous devons mobiliser des moyens bien plus importants pour répondre à l’enjeu écologique mais également social que constitue la préservation et le développement des forêts normandes. C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président, d’interpeller la Ministre de la Transition écologique et le Ministre de l’Agriculture et de l’alimentation sur la nécessité d’augmenter la surface et la diversité du couvert forestier normand et, pour y parvenir, de renforcer significativement les moyens alloués à l’Office National des Forêts.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-président.e.s du groupe Normandie Ecologie