Mme la Vice-Présidente,
En France, les inégalités entre les femmes et les hommes persistent : écart salarial, accès aux postes de direction, emplois partiels, je ne reviendrais pas sur les chiffres qui évoluent peu chaque année.
On continue à compter les féminicides, comme celui de la jeune Héloïse, 17 ans, tué à Rouen par son ex-compagnon le 20 octobre dernier.
On apprend chaque semaine de nouvelles accusations de violences sexuelles. Et on entend toujours le sempiternel débat : mais qui dit vrai ?
L’abbé Pierre, Gérard Darmon, Nicolas Bedos, Christophe Ruggia… un échantillon d’hommes qui usent de leur position d’homme pour abuser des femmes, et qui bénéficient toujours de nombreux soutiens. Comme celui du président Macron qui osait déclarer après la révélation d’accusations touchant Gérard Depardieu qu’il rendait « fier la France ».
Récemment encore l’affaire Pélicot ou 51 hommes ont été jugés pour avoir commis des viols sur une femme inconsciente et avec l’aval de son mari. Nous pourrions espérer que l’issu du procès sera une avancée sur la route de la protection des femmes, mais j’en doute grandement.
Cette introduction pour rappeler l’importance de mesures fortes pour changer cette vision sociétale et atteindre une réelle équité.
Je lis avec intérêt le rapport d’égalité F/H que vous nous présentez chaque année et je vous remercie de ce travail.
Je reconnais un travail pour mettre en œuvre des mesures d’éducation et de sensibilisation en faveur de l’égalité F/H mais il est toujours difficile avec ce rapport très quantitatif de mesurer et d’évaluer l’impact réel de ces mesures.
Par exemple chez les jeunes quelle est la répartition des filles et des garçons dans les cours d’école et l’espace public ? Quel lien avec les différences de taux de licence sportive des filles (35%) et des garçons (65%) en Normandie. Comment favoriser une meilleure répartition des sexes dans les secteurs de métiers qui restent très genrés et liés à des représentations sociétales stéréotypées ?
J’aimerais des chiffres concernant les cas de harcèlement scolaire et au travail, sur les violences sexistes et sexuelles, et des précisions quant à leur accompagnement.
Je continue à demander des actions spécifiques pour les femmes enceintes, pour les parents isolés, le plus souvent des femmes. La maternité à un impact négatif sur les carrières, l’évolution professionnelle et l’organisation vie personnelle et professionnelle est un poids qui explique souvent les temps partiels des femmes qui est encore à 88% au sein des établissements de la région. Je me demande d’ailleurs à quel point cela peut-il impacter le faible taux de femmes dans les postes d’encadrement (33,5%) alors que la région à une masse salariale majoritairement féminine.
Je vous remercie d’avoir créer un groupe de travail sur l’égalité FH, je m’excuse de n’avoir pas pu me rendre disponible à la première réunion mais je participerais avec grand intérêt à la prochaine rencontre qui aura lieu le mois prochain pour poursuivre ce travail qui constitue une urgence sociétale.
Je vous remercie pour votre écoute.