Assemblée plénière – Lundi 18 octobre 2021 – Intervention de Guillaume Hédouin relative au bilan carbone de la collectivité régionale

Assemblée plénière

Lundi 18 octobre 2021

Intervention de Guillaume Hédouin relative au bilan carbone de la collectivité régionale

Monsieur le Président, mesdames les conseillères, messieurs les conseillers,

Nous avons aujourd’hui à nous exprimer sur le bilan carbone de la collectivité et nous en profitons pour féliciter l’excellent travail mené par les services qui ont produit un rapport complet tout en effectuant une synthèse claire et pédagogique sur ce sujet ô combien central des émissions de gaz à effet de serre.

Si nous partageons le bilan et en prenons évidement actes, le plan d’action proposé ne nous semble pas toujours aller vers une nécessaire sobriété. Un certain nombre d’actions nous semble plutôt du domaine de l’expérimentation technologique, en misant sur l’hydrogène qui, rappelons-le, n’est pas une source d’énergie, mais un vecteur énergétique.

Ce vecteur pourrait certes permettre l’utilisation d’énergies renouvelables dans un certain nombre de domaine, du transport au stockage. Néanmoins, son impact reste conditionné aux méthodes de production, qui sont aujourd’hui loin d’être vertueuse. Sans programmes de production d’énergies renouvelables, l’hydrogène n’est pas une panacée. Aujourd’hui, 95% de l’hydrogène n’est pas vert et la moitié est issue du méthane.

Aussi, ce qui nous est présenté aujourd’hui comme un eldorado pourrait se révéler un miroir aux alouettes.

Alors pourquoi ne pas avoir travaillé en priorité sur la massification de méthodes éprouvées, vectrices d’emplois locaux et qui mettent en avant un patrimoine fort de notre région en travaillant sur la biomasse ? Des actions fortes sur les haies permettent de répondre aux impératifs de restauration de nos paysages, de créer un stockage carbone et de nous alimenter en énergie, sans risquer d’accidents majeurs qui stérilisent les territoires pour des siècles.

L’équipement des établissements scolaires en chaufferies bois, en lien avec les collectivités sur lesquelles sont implantées les lycées, permettrait de réduire considérablement le coût carbone de la chauffe, alors qu’il est aujourd’hui le plus souvent réalisé au gaz. Il permettrait aussi de mettre en place des cercles vertueux en développant les plans de gestion du bocage et de sauvegarder et restaurer les paysages normands.

Et comme la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas, l’isolation des bâtiments doit rester une priorité afin de à la sobriété énergétique. Nous espérons que les investissements aujourd’hui consentis sur le développement de la filière hydrogène seront évalués et qu’ils pourraient être réorientés.

Par exemple vers cette technologie qui consiste à faire grandir un arbre grâce à l’énergie solaire et à en planter un autre quand celui-ci nous à donne l’énergie qu’il a accumulé.