Assemblée plénière – lundi 19 juillet 2021 – Intervention de Guillaume Hédouin sur le rapport de développement durable 2021

M. Le président, chers collègues,

« Notre maison brule et nous regardons ailleurs », presque 20 ans depuis que ces mots ont été prononcés par Jacques Chirac. Je vous laisse juge des évolutions des politiques publiques et de leurs efficacités pour éteindre ce feu en 2021.

Aujourd’hui, la loi demande de présenter à cette assemblée le rapport Développement Durable avant de débattre sur les orientations budgétaires, donc sur les actions de la région Normandie. Il est nécessaire d’aller au-delà de cette exigence de présentation, mais de mettre la transition écologique au cœur de nos actions.

Une carte significative nous est proposée en page 42 du rapport. Je tiens d’ailleurs à remercier les services pour le travail effectué sur ce rapport. On y voit que près de 50% des émissions de Seine-Maritime sont issues de l’industrie et plus de 50% des émissions de l’Orne et de la Manche sont d’origine agricole. Le plus important est parfois ce qu’on ne voit pas. Ce qui en creux dans ce rapport, c’est l’absence d’engagement fort pour mettre en œuvre la transition énergétique et écologique sur ces deux secteurs d’activité majeurs pour la Normandie.

Le baromètre enviroscore place notre région en avant dernière position avec un score de 5,8 sur 20. Si cet indicateur est composite, il enfonce le clou sur le domaine agricole, en particulier sur le manque de moyen donné aux jeunes agriculteurs et à la conversion en agriculture biologique. Par ailleurs, le fait que la région ne se soit pas dotée d’un Schéma de Promotion des Achats Socialement et Ecologiquement Responsables, obligatoire pour les collectivités engageant 100 millions d’achats (et par ailleurs fortement recommandé pour les autres), pose un problème certain. Nous pouvons toujours tarder et repousser le moment où nous devrons donner le coup de barre pour prendre la direction de la transition écologique, mais le changement de cap deviendra de plus en plus difficile. C’est pourquoi nous souhaitons que le rapport annuel de développement durable vienne irriguer les actions à venir de la région et que le prochain exercice budgétaire soit baigné de ces conclusions.