Assemblée plénière – Lundi 20 juin 2022 – Intervention de Marianne Rozet relative au soutien aux initiatives territoriales pour améliorer l’offre de soins en ambulatoire et au renforcement de l’attractivité médicale normande

Assemblée plénière

Lundi 20 juin 2022

Intervention de Marianne Rozet relative au soutien aux initiatives territoriales pour améliorer l’offre de soins en ambulatoire et au renforcement de l’attractivité médicale normande

Nous parlons donc d’un rapport qui vise à soutenir le développement de l’offre de soin.

Notons que ce rapport est traité dans la commission Aménagement du territoire/mobilité/sécurité/santé.

C’est sans doute la raison pour laquelle nous nous situons avec ce rapport sur un soutien uniquement matériel.

Si les aides matérielles sont utiles et même indispensables, il ne vous aura pas échappé que la plus grande inégalité d’accès à la santé dans nos territoires est avant tout une question humaine puisqu’elle trouve sa source dans le manque de personnel médical et paramédical.

Je suis sûre que tout le monde ici s’accordera sur le fait que le manque de médecin et de personnel paramédical est aujourd’hui un enjeu majeur pour nos territoires.

Pour exemple, je suis Cherbourgeoise. A Cherbourg, environ 10 000 personnes n’ont pas de médecin traitant. Comme dans de nombreux hôpitaux en France, les urgences de Cherbourg sont en souffrance. Sur 26 postes de médecins, seulement 6 sont occupés. Depuis le 6 janvier, l’accès aux urgences est filtré par le SAMU entre 19h et 8h du matin. Depuis le 30 mai, c’est à partir de 15h que l’accès est soumis à un passage par le SAMU. Et je ne vous parle pas de l’accès à des médecins spécialistes ou à un dentiste.

Devant ce constat, on peut se demander s’il ne serait pas pertinent de changer de focale sur nos politiques publiques en la matière. C’est un enjeu que nous pouvons qualifier de vital pour les Normandes et les Normands. Monsieur Lefrand disait d’ailleurs en décembre 2021 : « Ce n’est pas a priori une compétence de la Région, en dehors du volet formation. C’est une compétence régalienne, mais l’absence de prise en compte de cette compétence régalienne par le pouvoir en place et l’absence de prise en compte générale des compétences régaliennes, sauf peut-être à quelques mois des élections, nous imposent de nous emparer de ce sujet. » Quand nos regards se portent sur la région Centre-Val-de-Loire par exemple, on voit que d’autres projets sont possibles, il y a l’enjeu de des modalités d’exercice de la profession : le salariat des médecins par exemple. Région CVdL où il y a d’ailleurs une Vice-Présidente entièrement déléguée à la Santé et à la prévention. Peut-être s’agit-il d’une autre piste pour construire et mener une politique adaptée aux besoins de notre époque. Ce ne sont que des propositions possibles parmi tant d’autres. Nous sommes bien-sûr totalement disposés à participer aux échanges à ce sujet. Là, ce que vous nous présentez nous semble sous-dimensionné par rapport à la situation actuelle.

C’est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons sur ce rapport.