Monsieur le Président, Chers collègues,
La Normandie a la chance d’avoir sur son littoral des professionnels qui pratiquent une pêche essentiellement artisanale et côtière, loin des modèles prédateurs. La défense de nos filières pêche et aquaculture, à taille humaine, ancrées localement, durables par leur mesure et fondamentales pour l’économie de nos territoires littoraux, est l’un des rares sujets sur lesquels mon groupe et votre majorité se retrouvent.
Ainsi, nous soutenons ce projet de Livre blanc, dont nous partageons un certain nombre de positions et de propositions en matière de reconnaissance, de valorisation et de soutien fort à la pêche artisanale. À l’heure où les écosystèmes marins sont sous pression — du fait du dérèglement climatique, de la pollution, et des activités industrielles —, la pêche artisanale est un levier de transition et un modèle à défendre. Il ne peut y avoir de mer vivante sans pêche durable, et il ne peut y avoir de pêche durable sans soutien clair à la petite pêche côtière. Renouvellement de la flottille, sécurité des équipages, définition claire, reconnaissance et protection de la pêche artisanale, décarbonation, gestion régionalisée et durable des ressources, traçabilité et valorisation des produits de la mer, souveraineté alimentaire… Voilà autant de point sur lesquels nous nous trouvons en accord.
Je profiterais néanmoins de cette intervention pour insister sur la nécessité du respect des aires marine protégée, en espérant que le texte présenté permette notre région de s’ancrer sans ambiguïté dans la dynamique d’une planification responsable et cohérente des espaces maritimes. Les aires marines protégées doivent incarner une volonté forte de restaurer les équilibres écologiques marins, déjà gravement altérés.
Seule une protection effective, incluant l’interdiction des activités extractives dans certaines zones, permet de respecter des limites écologiques et de redonner à la nature sa capacité de résilience. Les bénéfices pour la filière sont évidents. Il s’agit de préserver voire reconstituer la ressource halieutique, et de sécuriser l’activité à long terme.
Ce positionnement, guidé par la responsabilité dont nous devons faire preuve envers les générations futures, est en cohérence avec l’objectif fixé par le traité international de protection de la haute mer adopté à l’ONU de protéger 30 % des espaces marins d’ici 2030, dont au moins 10 % sous protection forte.
Je vous remercie