Assemblée Plénière
Lundi 24 juin
Intervention et amendement de Marianne Rozet relatifs à la cartographie du Schéma régional des véloroutes de Normandie
Monsieur Le président,
Chèr.e.s collègues,
Nous voici donc à devoir nous prononcer sur ce schéma régional des véloroutes de Normandie. La délibération présentée vise à valider la carte des itinéraires cyclables d’intérêt régional et les critères rattachés.
Le sujet est le développement d’itinéraires d’intérêt régional, la cible première étant le tourisme à vélo. C’est positif pour le développement de l’écotourisme dans nos territoires et les itinéraires aménagés dans ce cadre pourront également servir pour les déplacements des habitant.e.s vivant à proximité de ces axes.
Ce schéma permettra de rattraper le retard manifeste qu’affichait la Normandie dans ce domaine. Vous indiquez également que la région soutient la démarche « Normandie sans ma voiture » en lien avec le service d’emport des vélos à bord des trains et des cars Nomad. L’idée est fort louable et nous la soutenons bien évidemment. Je suis même déjà intervenue plusieurs fois à ce sujet en séance.
Nous savons que la combinaison vélo-Train est en effet une solution très pertinente pour des déplacements dans le cadre du tourisme mais à plus forte raison pour les déplacements du quotidien, en particulier dans les trajets domicile-travail. Les mobilités du quotidien sont la prérogative des Autorités Organisatrices des Mobilités (AOM) c’est à dire des EPCI ainsi que des communes mais la région désignée comme cheffe de file dans ce domaine se doit de coordonner les actions dans les territoires. On pourrait même attendre de la région qu’elle impulse le changement de paradigme en termes de mobilités pour les Normandes et les Normands.
Je profite donc de cette délibération pour vous demander d’engager la région dans une très ambitieuse politique de mobilités. Des choses sont faites à travers les COpM (Contractualisations opérationnelles de mobilité) initiées en 2023 avec les EPCI. Vous avez commencé mais commencé bien tard et la Normandie a du retard à rattraper.
Puisque nous parlons de mobilités et d’intermodalité, la condition pour développer l’intermodalité est que les différents modes de transport soient suffisamment développés et interconnectés. C’est la raison pour laquelle nous avons présenté un amendement qui ajoute un critère à remplir par les nouvelles véloroutes présentées dans ce schéma à savoir qu’elles préservent les emprises et voies ferroviaires existantes et non exploitées à ce jour. Ces voies sont en effet indispensables au futur maillage ferroviaire régional dont nous aurons besoin pour rendre l’objectif « Normandie sans ma voiture » accessible à un maximum de Normand.e.s.
Toujours dans l’optique de favoriser l’intermodalité vélo-train, il s’avère indispensable de revoir les conditions d’accès aux trains pour les vélos. Pour cela, il serait très utile de faire en sorte d’augmenter le nombre de places pour les vélos dans les trains et de faciliter leur accès aux quais par l’installation de goulottes ou de rampes. Il est également primordial de développer les services de location de vélos et les possibilités de stationnements sécurisés en gare.
J’ajoute que le développement d’un réseau cyclable resserré pour un usage quotidien demandera à être étudié finement et en concertation avec les acteurs associatifs locaux afin de ménager les impératifs d’un niveau de sécurité et de confort satisfaisant pour les usagers et la nécessité de réduire au minimum l’impact des installations sur la biodiversité. Pour cela, il conviendra par exemple d’utiliser autant que possible des axes déjà existants, de préserver au maximum les haies et les zones humides ainsi que d’utiliser les matériaux les moins impactants.
Je conclurai en disant qu’au-delà du développement des véloroutes à visée touristiques, il est indispensable d’opérer un changement de paradigme pour les mobilités des Normand.e.s. Pour cela il est impératif de développer l’offre de transports ferroviaires en terme de réseau, fréquence et services. Il serait également pertinent de proposer un plan vélo pour la Normandie à l’image de celui proposé dans le Cotentin mais en plus volontariste encore. Au lieu de « soutenir », « accompagner », « rendre possible » il serait préférable que la région impulse une dynamique avec une politique volontariste dans l’ensemble des territoires. Mercredi dernier, vous annonciez l’austérité pour la région dans le Paris Normandie, une source d’économie facile se trouverait dans l’abandon des grands projets routiers que vous portez pour réinjecter une partie des sommes économisées dans un plan mobilités durable ambitieux : Cela reviendrait à choisir la sobriété plutôt que de subir l’austérité annoncée !
Investir dans l’avenir en somme !
Amendement n°1 déposé par Marianne Rozet, Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez :
A la page 2, dans la partie « Considérant » :
Ajouter :
- « Que la Région Normandie entend préserver les emprises et voies ferroviaires existantes pour l’heure non exploitées mais indispensables au futur maillage ferroviaire régional, »
- « Que la Région Normandie s’interdit en conséquence de retenir tout itinéraire de véloroute qui impliquerait des fermetures administratives de lignes et dépose de voies ferrées. »
Dans l’annexe 2, à la page 1, dans la sous-partie « critères suivants auxquels toute mise à jour devra répondre » :
Ajouter :
- « Les itinéraires de véloroute ne peuvent compromettre la réouverture des lignes ferroviaires actuellement fermées au trafic. »
Modifier la cartographie en conséquence
Exposé sommaire :
Cet amendement vise à ajouter un critère d’éligibilité pour la mise à jour du schéma régional des véloroutes de Normandie afin de garantir que les itinéraires régionaux ne soient pas réalisés sur des portions de lignes ferroviaires fermées. La création d’itinéraires cyclables sur ces portions condamne les éventuels projets de réouverture de ligne. Le vélo et le train sont deux modes de transports doux et complémentaires pour se substituer à la voiture individuelle, il ne faut pas les opposer.