Assemblée Plénière – Lundi 24 juin – Question orale de Bénédicte Martin relative à la fermeture du dispositif des comédiens-stagiaires de la Cité-Théâtre de Caen

Assemblée Plénière

Lundi 24 juin

Question orale de Bénédicte Martin relative à la fermeture du dispositif des comédiens-stagiaires de la Cité-Théâtre de Caen

Monsieur le Président, le 14 mai dernier, la Région Normandie a annoncé l’arrêt du financement du dispositif des comédiens-stagiaires de La Cité Théâtre. Cette décision brutale a suscité de nombreuses réactions de la part des professionnels du secteur. Ces réactions illustrent bien le principal problème dans la décision de la Région : le dispositif en question est pertinent et plébiscité par la filière.

Cette formation, unique en France, existe depuis près de 25 ans et a largement fait ses preuves ; elle a formé des professionnels de renommée internationale, rappelons ici que Thomas Jolly est issu de la première promotion. A une autre échelle, bon nombre de compagnies régionales, émergentes notamment, ont été construites au sein de cette formation et bon nombre de comédiennes et comédiens sont embauchés à l’issue de cette formation par ces mêmes compagnies régionales.

Il n’y a d’ailleurs pas que des comédiens qui soient formés, certains s’orientent après cette formation vers la médiation artistique (qui est aujourd’hui le seul levier de financements publics qui ne soient pas réduits) ou plus technique, c’est donc tout le champ de l’emploi artistique, du spectacle vivant, que couvre cette formation. Les chiffres d’insertion de la formation sont exemplaires, 92% des anciens stagiaires travaillent dans le secteur culturel.

C’est tout l’écosystème culturel normand qui sera impacté par cette décision. Si celle-ci est maintenue, il n’y aurait plus de formation professionnalisante sur le territoire, et les jeunes normands devraient quitter la région pour trouver des dispositifs du même ordre. Un paradoxe évident quand vous ne cessez de regretter le manque d’attractivité du territoire pour les jeunes qui poursuivent des études supérieures.

L’argument du coût de la formation avancé par l’exécutif régional pour justifier son choix est pour le moins fallacieux au regard du budget alloué à la formation professionnelle (plus de 200 millions d’euros par an) et en considération de l’utilité sociale d’une telle formation pour les jeunes normands et le développement culturel régional.

Quant à l’argument de l’absence de compétence de la Région en matière d’enseignement artistique il n’est en rien décisif puisqu’une dérogation est tout à fait possible et résulte d’un choix politique : celui de continuer à soutenir la scène culturelle normande.

Monsieur le Président, allez-vous revenir sur la décision de fermeture du dispositif au regard de l’intérêt de cette formation pour l’attractivité de la Normandie et le développement culturel régional ?

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Bénédicte Martin

Conseillère Régionale, membre de la commission emploi, formation et orientation