COMMUNIQUE DE PRESSE – Abandon de la réouverture de la ligne Evreux-Louviers : une décision inadmissible

Lors d’une réunion publique à Louviers, le 10 mars dernier, une question posée par l’écologiste Alexis Fraisse a révélé une annonce choquante : le président de la Région Normandie, Hervé Morin, renonce à la réouverture de la ligne ferroviaire entre Evreux et Louviers, compromettant ainsi un raccordement par le train de la préfecture euroise à Rouen.

Cette décision est d’autant plus incompréhensible que Jean-Baptiste Gastinne, vice-président délégué aux Transports pour la Région, s’était engagé à maintes reprises en faveur de cette ligne. L’année dernière encore, il affirmait lors d’une réunion publique à Louviers : « La ligne Évreux-Louviers n’est pas oubliée ! »

L’abandon de cette infrastructure essentielle à la mobilité durable et à l’aménagement équilibré de la Normandie constitue un véritable coup dur pour les habitants, les usagers et les acteurs économiques du territoire.

On notera l’absence d’expression de Guy Lefrand, maire d’Évreux et Vice-président chargé de l’aménagement du territoire et de la ruralité. On remarquera parallèlement sa propension à défendre le développement du transport routier.

Un renoncement à une liaison nécessaire pour désenclaver Évreux

Un train reliant les deux préfectures voisines représenterait un atout majeur pour les habitants soucieux de réduire leur empreinte carbone et leur facture énergétique, tout en bénéficiant d’un mode de transport rapide et confortable.

Le président normand justifie sa décision par une étude menée par la Région qui conclurait à une faible demande de trajets matinaux entre Évreux et Rouen, au profit du sens inverse. Il affirme que « beaucoup d’habitants travaillent à Évreux mais veulent vivre à Rouen » et propose, en conséquence, un simple service de bus entre Louviers et Évreux.

Cette analyse est erronée : le train offre un service bien plus rapide et efficace. Une meilleure desserte inciterait davantage d’usagers à opter pour le rail plutôt que pour la voiture individuelle, augmentant ainsi la fréquentation de la ligne.

Par ailleurs, une étude commandée par SNCF Réseau souligne l’importance des flux de navetteurs entre Louviers / Val-de-Reuil et Évreux, avec 3 200 trajets quotidiens, et jusqu’à 11 000 trajets entre Évreux et Rouen.

Des arguments financiers contestables

Il est inacceptable que le train soit une fois de plus laissé pour compte par l’exécutif régional alors que des fonds sont mobilisables pour le développement ferroviaire. Il serait, en effet, possible d’accompagner le financement d’un tel projet grâce au versement mobilité, une taxe sur les entreprises de plus de 11 salariés (dans la limite de 0,15 % de la masse salariale), déjà adoptée par toutes les autres régions. Pourtant, Hervé Morin s’entête dans son refus de permettre à la Normandie et aux Normand.e.s d’en bénéficier. 

Des arguments techniques infondés

Le président de la Région affirme que les nombreux passages à niveau rendent le projet techniquement impossible, selon SNCF Réseau. Or, une étude de 2022 démontre que ces contraintes ne sont en rien rédhibitoires.

Face à cette décision injustifiée, nous exigeons une réévaluation du projet. L’abandon de cette ligne est une erreur stratégique qui pénalise l’ensemble du territoire et va à l’encontre des enjeux climatiques et économiques actuels.

Nous demandons instamment une remise en question de cette décision et l’engagement de la Région en faveur du ferroviaire.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Alexandra Beldjoudi et Bastien de Waële

Co-Secrétaires des Ecologistes Normands

Nolwenn Leostic

Conseillère municipale à la ville de Louviers

Cyrille Moreau

Vice-Président de la Métropole Rouen Normandie