COMMUNIQUE DE PRESSE – Agence Régionale de l’Orientation et des Métiers : la Chambre Régionale des Comptes souligne la nécessité de mieux évaluer son action

COMMUNIQUE DE PRESSE

Caen, le 7 février

Agence Régionale de l’Orientation et des Métiers : la Chambre Régionale des Comptes souligne la nécessité de mieux évaluer son action.

Le 10 janvier dernier, la Chambre Régionale des Comptes a rendu public son rapport sur la gestion, depuis 2020, de l’Agence Régionale de l’Orientation et des Métiers de Normandie (AROM). Celle-ci avait été créée après le transfert partiel aux régions de la compétence en matière d’orientation professionnelle.

Le budget de l’Agence Régionale de l’Orientation et des Métiers est conséquent, s’élevant à 4,7 M€ et composé presque exclusivement de subventions publiques, dont 3 M€ de la part de la Région. L’évènement majeur de l’Agence est l’organisation annuelle du salon de l’orientation qui mobilise à elle seule 20% du budget de fonctionnement. Or, cet évènement qui se déroule sur trois journées peine à attirer des lycéens. C’est pourtant, on pourrait l’espérer, la cible de ces salons de l’orientation en pleine période de détermination pour les bacheliers qui doivent inscrire leurs vœux sur Parcoursup. Est-ce par ce que ces salons sont centralisés, à Caen ou à Rouen ? est-ce parce que les dates choisies par l’Agence sont aussi celles des portes ouvertes des universités normandes ? et que le salon fait par là même concurrence à nos établissements d’enseignement supérieur publics, ou bien est-ce par que rien n’est organisé au niveau régional pour faciliter le transport des lycéens qui habitent à Cherbourg, au Tréport ou à Bernay ? Ou bien encore parce que d’autres salons existent sur le territoire, qu’ils s’organisent cette fois de manière décentralisée, en lien étroit avec les partenaires identifiés et en collaboration avec les établissements publics locaux d’enseignement.

Des pistes somme toute évidentes qui pourraient expliquer que l’évènement majeur de l’Agence Régionale de l’Orientation ne rencontre pas son public et interroge sur la pertinence de la dépense publique.

La CRC pointe également des partenariats avec divers organismes (les chambres consulaires notamment) dont l’intérêt n’est pas démontré tandis qu’elle pointe un manque de coopération avec l’Education Nationale et relève que les conventions signées avec le Rectorat portent sur des « objectifs stratégiques communs très généraux » sans que les actions concrètes à mener et les moyens alloués ne soient précisés.

Ainsi et de façon générale, la CRC note que l’impact réel de l’action de l’AROM sur les choix d’orientation professionnelle des jeunes et des adultes est difficile à estimer. Elle encourage la Région à conduire une véritable évaluation de la valeur ajoutée de l’AROM au regard des missions qui lui sont confiées et développe une culture d’évaluation des politiques publiques dont la Région peine à se saisir.

Aussi, nous insistons pour que les préconisations de la CRC soient suivies d’effets afin de garantir un plan d’actions nécessaire en direction des lycéens et de leurs familles et des adultes en recherche de formation.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Bénédicte Martin

Conseillère régionale, membre de la commission emploi, formation et orientation