COMMUNIQUE DE PRESSE

Caen, le 16 décembre 2025

Budget Primitif 2026 de la Région Normandie : une gestion opaque et irresponsable

Lors de l’Assemblée plénière du 15 décembre dernier, Bastien Recher, au nom du groupe Normandie Écologie, est intervenu sur le Budget Primitif 2026 de la Région Normandie.

Si le travail des services régionaux a été salué pour son professionnalisme et son efficacité malgré les contraintes imposées par les gouvernements successifs et l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’intervention a mis en lumière de nombreuses inquiétudes sur la gestion budgétaire de la majorité régionale.

Les finances de la Région sont sérieusement menacées non seulement par les prélèvements imposés par l’État, qui amputent 50 M€ de recettes pour 2026, mais aussi par une gestion régionale marquée par une absence de stratégie pluriannuelle et une navigation à vue pour les investissements. Cette situation se traduit par de très fortes variations des crédits pluriannuels qui rendent la trajectoire budgétaire difficilement lisible et opaque et des projets phares décidés sans planification, comme le projet Millenium 2027.

Ainsi, à l’occasion des préparatifs du Millénaire Guillaume 2027, la Région Normandie a engagé des crédits pour un projet culturel et européen d’envergure, rebaptisé Millenium 2027, sans toutefois présenter aux élu·e·s ni un budget prévisionnel global ni même les dépenses déjà engagées. Le groupe Normandie Écologie a interpellé l’exécutif régional lors de l’Assemblée plénière pour demander des précisions sur le montant de 20 millions d’euros évoqué, la ventilation du budget 2024–2027, la part des investissements pérennes et des dépenses ponctuelles, ainsi que les retombées économiques, touristiques et patrimoniales attendues. Il a insisté sur la nécessité de transparence avant tout vote de crédits supplémentaires et sur la tenue d’une présentation publique pour l’ensemble des élu·e·s.

Le CESER souligne également cette opacité, notamment sur l’ouverture à la concurrence dans le ferroviaire et sur le fonctionnement des agences régionales telles que l’AD Normandie, l’Agence Régionale de l’Orientation et des Métiers (AROM) ou l’Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable (ANBDD). Selon le Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER).

Le groupe Normandie Écologie déplore un désengagement régulier de la Région sur des secteurs stratégiques. Entre 2022 et 2026, les investissements dans des domaines clés comme l’économie, la formation, les transports et l’aménagement du territoire ont chuté de plus de 100 M€, tandis que les autorisations de programme ont été divisées par deux, démontrant la mise en œuvre d’une véritable « cure d’austérité ». Les dépenses liées à la formation professionnelle et aux lycées diminuent fortement tandis que les crédits liés au ferroviaire augmentent, alimentant l’ouverture à la concurrence sans vision claire sur le long terme.

La mise en concurrence du ferroviaire normand coûte extrêmement cher à la collectivité. La plus grande supercherie de ce dispositif réside dans son coût réel. Il mobilise des moyens considérables, avec des moyens humains importants, des procédures administratives lourdes, des études coûteuses et des travaux spécifiques, pour une valeur ajoutée quasi inexistante.

Pour répondre à ces constats, Normandie Écologie a présenté une vingtaine d’amendements visant à proposer des alternatives pour la Normandie. Ces amendements incluent notamment la création d’un chèque emploi-formation destiné aux victimes de licenciements économiques, le réinvestissement dans les lycées et l’éducation, la réorientation de certaines dépenses vers des projets favorables à la transition écologique, et la mise en place de politiques d’aménagement du territoire plus ambitieuses et efficaces. L’objectif est de dégager des marges de manœuvre dans un budget contraint, sans accroître la dette régionale, et de faire de la Normandie une région capable d’agir concrètement face aux crises sociales et climatiques et à même de protéger ses habitant.e.s.

Bastien Recher a conclu son propos sur ces mots « nous prenons cet exercice budgétaire au sérieux, et c’est pour cela, que comme chaque année, nous proposons une série d’amendements de réorientation qui permette d’esquisser un autre budget possible pour la Normandie. »

Laetitia Sanchez et Rudy L’Orphelin

Co-président·e·s du groupe Normandie Écologie

Bastien Recher

Conseiller régional, membre de la commission des finances