COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Alors que se tient la COP 27, la majorité régionale est en plein déni climatique

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Caen, le 10 novembre 2022

Alors que se tient la COP 27, la majorité régionale est en plein déni climatique

Alors que la COP 27 se tient en ce moment à Charm el-Cheikh dans un contexte particulièrement défavorable à la coopération internationale sur le climat, la poursuite des politiques actuelles devrait entraîner un réchauffement d’au moins 2,8°C contre environ 1,1°C aujourd’hui. Loin de prendre ses responsabilités, l’exécutif régional reste inflexible dans sa politique. Comme si la Normandie n’était pas impactée comme toute la France par un climat qui évolue trop vite, dans un continent qui se réchauffe plus vite que le reste de la planète. Cette commission permanente nous en offre une nouvelle démonstration. Transports, aménagement du territoire, énergie ou économie, la prise en compte de l’urgence climatique n’est toujours pas un élément déterminant des mesures prises par la Région.

Transports : la transition anti-écologique

Alors que de nombreuses lignes ferroviaires normandes connaissent des difficultés structurelles, l’enjeu principal pour l’exécutif semble être de faire des économies. C’est notamment dans cette perspective qu’il finance des études de comptage et des enquêtes auprès des voyageurs sans poser la question des besoins de mobilités de l’ensemble des Normand.e.s et des solutions possibles pour proposer une offre ferroviaire cohérente et attractive.

Dans le même temps, les financements pour les routes sont toujours massifs, avec cette fois la déviation sud-ouest d’Évreux. Un choix de politique de mobilités dénoncé par Rudy L’Orphelin. « Encore des routes. 115 millions d’euros d’argent public pour plus de béton, plus de trafic et plus d’émissions de carbone au détriment des alternatives. L’exécutif régional est décidément empêtré dans de graves contradictions et refuse d’abandonner les vieilles recettes pourtant à l’origine de la crise écologique. » Nous proposons au contraire de concentrer les financements publics vers l’entretien du réseau et d’utiliser les économies réalisées pour financer le train et les mobilités actives.

Enfin, au bénéfice de quelques-uns et au détriment de tous, la Région continue de soutenir massivement les aéroports normands dans un objectif de croissance du trafic aérien incompatible avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Considérant cet enjeu et les besoins actuels, nous considérons que la meilleure option est celle d’une rationalisation du trafic via un aéroport régional unique.

Fonds social lycéen

Face à une crise sociale qui s’amplifie avec la crise énergétique, il est urgent d’utiliser tous les leviers disponibles pour soutenir les familles modestes. Bastien Recher a donc de nouveau demandé une communication accrue dans les lycées normands sur le dispositif fonds social régional lycéen, qui est clairement sous-utilisé. L’exécutif maintient cependant sa position et refuse d’engager un plan de communication, sans doute satisfait des économies de bout de chandelle réalisées grâce au non-recours aux aides.

Énergie : des mirages plutôt que des solutions

Guidé par son obsession pour le nucléaire et l’hydrogène qu’il permettra de produire, Hervé Morin en fait beaucoup pour soutenir les projets d’EPR à Penly. Le sujet est érigé en priorité comme aucun autre : financement d’études sur les formations, l’emploi et l’économie locale, soutien à la recherche, etc. Cette fois, la majorité régionale a voté la création d’un observatoire économique consacré au potentiel futur chantier au sein de l’Agence de Développement Normandie (ADN), privilège unique pour un projet énergétique.

Autre secteur qui bénéficie d’un soutien régional massif et aveugle, la méthanisation agricole continue à être soutenue sans prise en compte de ses conséquences en matière de consommation d’espaces et de ressources agricoles. Véronique Bérégovoy a rappelé que les conditions nécessaires au développement d’une méthanisation vertueuse (conditionnalité des aides à la viabilité du projet et à son intérêt énergétique, réduction drastique de l’utilisation de cultures principales, limitation de l’emprise foncière, contrôles du respect des normes) ne sont pas réunies. Pire, la majorité a voté la baisse du niveau d’exigence environnementale des projets en supprimant le cahier des charges de l’ADEME du règlement des subventions.

Quant aux solutions efficaces, durables et qui peuvent être déployées rapidement, elles sont marginalisées ou tout simplement écartées. La révision des programmes FEDER (Fonds Européen de Développement Rural) en atteste : les crédits affectés aux projets d’énergies renouvelables diminuent, car sous-utilisés, à l’exception de ceux destinés à la méthanisation.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie