COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Caen, le 15 décembre 2023
Commission permanente du 11 décembre – Mobilités, enseignement supérieur privé, politique jeunesse : quand la droite régionale compromet l’avenir
Atouts Normandie
L’exécutif a présenté un bilan succinct du dispositif Atouts Normandie, qui permet aux jeunes de 15 à 25 ans qui résident ou sont scolarisé.e.s en Normandie de bénéficier d’avantages pour la formation (livres scolaires, équipements professionnels) et les loisirs (culture, sport, etc.).
Bastien Recher est intervenu pour souligner la baisse du nombre de bénéficiaires du volet formation, dont la consommation est deux fois plus faible que ce qui avait été prévu par la Région, avec un taux d’utilisation de moins de 80% pour les livres scolaires. Ce problème de non-recours aux droits est également évident sur le volet loisir, puisque le bilan est encore pire avec le taux de consommation de 21%, là aussi en baisse. “Il nous semble important d’avoir un dispositif performant et parfaitement juste pour les aides à la formation et pour les aides à l’accès à la culture et au sport. Mais, à l’évidence, le dispositif actuel n’est ni performant, ni juste”. Or le contraste entre les résultats présentés et l’autosatisfaction affichée par l’exécutif a de quoi surprendre. Prenant acte de la nécessité de refonder ce dispositif, nous considérons qu’il convient de rendre automatique le versement de l’aide destinée à l’achat de livres scolaires et de supprimer les 10€ de cotisation pour le volet loisirs. Pour plus de précisions, nous avons également demandé un bilan territorialisé du dispositif.
Transports
Au programme cette fois pour le rail normand : la suppression de la ligne entre Gisors et Etrépagny (27), sollicitée par la SNCF et pour laquelle la Région a rendu un avis favorable. Alors que “le désenclavement de la vallée de l’Andelle est souvent mis en avant par les défenseurs du Contournement Est, la Région propose de fermer la section”, Rudy L’Orphelin a rappelé notre opposition à toute fermeture de ligne, y compris pour des sections sur lesquelles les trains ne circulent plus. Ces fermetures empêchent en effet toute projection de reconquête des territoires et des mobilités par le train. Dans le cas de la ligne Gisors – Etrépagny, nous avons proposé d’engager des études sur son potentiel pour les voyageurs.ses, ce que l’exécutif refuse malgré la bonne fréquentation de la ligne de bus correspondante. Pour Hervé Morin, que ce soit les voyageurs.ses ou les marchandises, tout est mieux sur la route !
Concernant la ligne Paris – Granville, Rudy L’Orphelin a interpellé l’exécutif sur les annonces d’un possible passage en voie unique sur certaines sections, qui dégraderait encore les conditions de circulation, et sur l’évolution des dessertes. Hervé Morin refuse toute augmentation du nombre de haltes, alors que la demande existe déjà et que de nombreux arrêts ont été supprimés ces dernières années, sans amélioration en termes de temps de trajet pour les autres usager.e.s, faute de mener les travaux nécessaires. Si l’intérêt touristique de cette ligne est évident, nous restons résolument opposés à la vision qu’en a l’exécutif ; il s’agit d’une ligne de desserte fine du territoire, avec un potentiel important pour les trajets du quotidien, qui n’a pas vocation à servir uniquement de voie expresse pour touristes entre la capitale et les stations balnéaires du département de la Manche.
Enseignement supérieur privé
Si la Région communique beaucoup sur son soutien à l’enseignement supérieur, sa politique en la matière interroge, en particulier au regard de l’important niveau de financement des établissements privés, comme nous l’avons de nouveau constaté lors de cette commission permanente. Au-delà des questions liées à la responsabilité de l’État, y a aussi des choix politiques quand la Région finance du privé et aggrave les difficultés du public et de ses étudiant.e.s.
Pour Véronique Bérégovoy, « ces financements dans l’enseignement supérieur privé, pour des écoles dont les tarifs sont de plusieurs milliers d’euros l’année, participent à la ségrégation sociale dans l’enseignement supérieur ». Une ségrégation qui s’accélère depuis Parcoursup, au bénéfice exclusif du privé. Alors que l’enseignement public recule, le soutien massif de l’exécutif aux structures privées renforce la concurrence déloyale entre établissements et avec elle les inégalités d’accès aux études.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie