COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Caen, lundi 21 juillet 2025
Commission permanente du 15 juillet 2025 – Quand la Région délaisse l’intérêt général : nucléaire, écoles privées et fin du soutien aux agences d’urbanisme.
À l’occasion de la commission permanente du 15 juillet dernier, les élu.e.s du groupe Normandie Ecologie ont dénoncé des choix budgétaires et politiques de la Région Normandie en contradiction avec les enjeux sociaux, éducatifs et écologiques. Entre promotion active du nucléaire, concentration des fonds sur les écoles privées, abandon des agences d’urbanisme et soutien à un affaiblissement de la transition agroécologique dans la PAC, les dérives idéologiques et les incohérences s’accumulent. Les élu·es du groupe alertent sur une politique régionale qui s’éloigne de l’intérêt général.
Nucléaire : la Région fait sa pub, les renouvelables restent dans l’ombre
Véronique Bérégovoy est intervenue au sujet du programme Normandie Nucléaire, Nouvelles Compétences (3NC), afin de souligner la place démesurée que prend le secteur du nucléaire dans les politiques régionales. Cette fois, il s’agissait de voter l’octroi de 187 000 euros pour la création d’un jeu de cartes, d’une infographie et d’une bande dessinée visant à promouvoir le secteur. Dans le même temps, il n’est jamais question de valoriser les énergies renouvelables, pourtant tournées vers l’avenir. L’élue a ainsi dénoncé une dérive de la Région, de plus en plus engagée dans une forme de propagande en faveur du nucléaire.
De plus en plus de fonds publics transférés aux écoles privées
Véronique Bérégovoy a pris la parole pour dénoncer la concentration des fonds publics alloués à des écoles privées, au détriment des établissements publics. Lors de cette commission permanente, les élu·e·s étaient appelés à voter l’octroi de financements pour six écoles, dont trois privées. À elles seules, ces dernières ont capté le tiers des fonds attribués ce qui est démesuré. Véronique Bérégovoy a rappelé que ces établissements privés disposent souvent d’autres leviers pour mobiliser des financements. Elle a insisté sur le fait que la priorité doit aller aux écoles et universités, qui doivent rester au cœur des engagements de la collectivité.
Agences d’urbanisme délaissées et études externalisées : une stratégie incohérente
Bastien Recher est intervenu pour fustiger l’arrêt des financements aux agences d’urbanisme. L’Agence d’Urbanisme de Caen Normandie Métropole (AUCAME), l’Agence d’Urbanisme Le Havre Estuaire de la Seine (AURH) et l’Agence d’Urbanisme de Rouen et des Boucles de Seine et Eure (AURBSE) sont concernées. Ces dernières ont, notamment, un rôle essentiel d’accompagnement des collectivités dans le cadre de l’application de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
Dans le même temps, la Région finance une étude sur l’attractivité résidentielle, en partenariat avec Leboncoin. Ce travail aurait tout à fait pu être confié à une agence d’urbanisme. Ce partenariat illustre à quel point la décision de cesser le financement des agences d’urbanisme est absurde, d’autant plus que le coût de cette étude représente à lui seul un quart des financements habituellement alloués aux agences.
Simplification de la PAC : une menace pour la transition agroécologique
Rudy L’Orphelin est intervenu dans le cadre de la proposition de contribution de la Région Normandie aux consultations publiques sur la Politique agricole commune (PAC) sur la question du renouvellement des générations et sur la simplification de la mise en œuvre de la politique. Il a alerté sur le risque que la simplification se traduise par une baisse des exigences, au détriment des objectifs environnementaux. Il a également souligné le manque d’ambition concernant le soutien aux pratiques vertueuses, en particulier l’agriculture biologique, qui devrait être prioritairement encouragée dans le cadre du renouvellement des générations.
A cette occasion, l’élu est intervenu à propos des récentes annonces d’Ursula von der Leyen, concernant le projet de fusionner les fonds agricoles et de cohésion dans un budget unique. Il a dénoncé une menace grave, qui reviendrait à nier la spécificité du budget européen dédié à l’agriculture et affaiblirait les leviers d’action nécessaires pour accompagner une transition agroécologique ambitieuse.