COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Caen, le 20 septembre 2023
Commission permanente du 18 septembre – Inflation, climat, inégalités : la droite régionale entre indifférence et cynisme
En cette période de rentrée marquée par l’inflation, nous attendions des mesures concrètes pour soutenir financièrement les familles normandes. Mais le Conseil régional manque sa rentrée en ne proposant rien pour répondre aux urgences sociales et écologiques, pourtant si perceptibles cet été alors que cette année sera probablement la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la Terre.
Rentrée scolaire – Malgré l’inflation, l’exécutif refuse de déployer plus de moyens
Considérant le contexte économique et social particulier de cette rentrée scolaire, Bastien Recher a de nouveau appelé à un plan de communication sur le Fonds social régional pour faire connaître un dispositif largement sous-utilisé. Or l’exécutif régional préfère profiter du non-recours pour réaliser des économies négligeables sur les dépenses de la collectivité. De la même manière, la Région devrait “utiliser ses marges de manoeuvre financières pour imaginer une nouvelle tarification de restauration dans les lycées, comme les repas à 1€”. Enfin, nous attendons toujours que les annonces d’un programme d’investissement pour la rénovation énergétique des lycées se concrétisent. Mais la majorité persiste dans une forme de déni, comme si l’augmentation des charges énergétiques des établissements était purement conjoncturelle et ne nécessitait que des ajustements provisoires.
Sur les transports scolaires, Rudy L’Orphelin a interpellé l’exécutif concernant l’augmentation du reste à charge pour les familles, à laquelle nous nous étions opposé.e.s au mois de mai, et à propos des problèmes de service depuis la rentrée. L’absence d’anticipation et de réactivité de la Région face aux défaillances de prestataire et le manque d’informations aux familles des lycéen.ne.s impacté.e.s a en effet de graves conséquences, certain.e.s élèves voyagent dans des conditions déplorables quand d’autres ne peuvent tout simplement pas se rendre au lycée.
Agriculture – Face aux défis du renouvellement des générations, la Région alimente le rouleau-compresseur agro-industriel
En matière de politique agricole, l’exécutif continue son travail de suppression des critères et des outils permettant d’orienter l’agriculture normande vers des pratiques écologiquement, socialement et économiquement plus vertueuses. Cette fois, ce sont les limites maximales de surface et de production des exploitations éligibles aux aides à l’installation qui ont été supprimées. Pour Rudy L’Orphelin “la suppression d’un tel critère favorise une logique d’agrandissement sans fin des exploitations agricoles, des phénomènes de concentration qui aboutissent à la disparition progressive des sièges d’exploitations et des paysan.ne.s.” Le soutien à ce modèle prédateur est en outre parfaitement contradictoire avec l’objectif affiché par la Région de favoriser de nouvelles installations.
Enseignement supérieur – La Région au service d’intérêts privés
En matière d’enseignement supérieur et de recherche, la Région a conclu des accords de partenariat avec les établissements afin de déterminer des orientations et des objectifs adaptés à la politique régionale. Véronique Bérégovoy a rappelé que “nous ne partageons pas l’idée que l’enseignement supérieur doit être au service du monde des entreprises, des acteurs économiques, pour servir leurs intérêts à court terme. Ils sont avant tout des lieux d’émancipation, d’ouverture, de culture, d’innovation.” Elle a aussi regretté l’absence de distinction entre enseignement privé et public, alors que les inégalités d’accès aux études devraient inciter les pouvoirs publics à soutenir en priorité l’enseignement public, dont les moyens diminuent depuis 10 ans au profit du privé. Un soutien aux structures privées qui, de l’aveu d’Hervé Morin, doit servir à renforcer la concurrence entre établissements et à alimenter les industriels en main d’œuvre. Pour la droite régionale, l’intérêt des étudiant.e.s, l’égalité d’accès aux études et la qualité des formations semblent être des enjeux bien secondaires.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie