COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Commission permanente du 5 décembre : Malgré les crises, la droite régionale continue comme si de rien n’était

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Caen, le 7 décembre 2022

Commission permanente du 5 décembre : Malgré les crises, la droite régionale continue comme si de rien n’était

Une nouvelle fois, cette session de la Commission permanente a mis en évidence l’absence de vision stratégique de l’exécutif régional. En matière de transports et d’aménagement du territoire en particulier, la principale constante de sa politique est une pensée coûts-bénéfice à court terme. Cet aveuglement s’est particulièrement illustré ce lundi en matière de politique ferroviaire, de soutien à l’artificialisation des sols et de tourisme.

La relance du train se fait toujours attendre

Face à l’augmentation des coûts d’exploitation des lignes ferroviaires, l’exécutif fait le choix de répercuter une partie de cette hausse sur les usagers en augmentant le prix des billets de 7% et refuse de se prononcer lorsque nous demandons si d’autres augmentations sont à attendre. Nous déplorons ce choix qui ne prend pas en compte les besoins en termes de transition écologique et énergétique, de pouvoir d’achat, de mobilités et qui démontre l’improvisation et l’absence d’ambition de la droite régionale en matière de ferroviaire.

Rudy L’Orphelin considère par ailleurs que “pour qu’une réelle transition des mobilités fonctionne, la Région doit travailler à la réhabilitation des petites lignes et assurer un maillage beaucoup plus complet du territoire”. En ce sens, nous nous réjouissons des avancées en faveur de la réouverture de la ligne Rouen-Evreux. Cependant, l’exécutif refuse de s’engager clairement contre le déclassement de la ligne Caen-Flers, qu’il estime trop chère à réhabiliter.

L’augmentation des prix de l’énergie devrait constituer une incitation forte en faveur d’une nouvelle planification des mobilités, afin de permettre aux Normand.e.s de privilégier les transports collectifs et les mobilités actives, moins coûteux et moins consommateurs d’énergie. Ce dont nous avons besoin actuellement, c’est d’un choc d’offre et d’attractivité du train par rapport à la voiture. Cela nécessite des investissements massifs, mais qui seront rapidement bénéfiques pour nos territoires et nos concitoyen.ne.s. L’Assemblée plénière du 12 décembre sera l’occasion pour notre groupe de faire des propositions en ce sens, car contrairement à ce que prétend Hervé Morin, l’amélioration et l’extension du réseau est avant tout une question de vision à long terme et de choix politique et non un problème financier.

Soutien aux équipements sportifs 

En pleine crise énergétique, l’exécutif semble développer un intérêt particulier pour les grands projets de centres aquatiques. Il a en effet fait voter le financement d’études pour la construction d’un centre aquatique à Evreux et une subvention de plus de 3M€ à la Communauté d’Agglomération Lisieux Normandie pour la création du centre aquatique de Saint-Pierre-en-Auge. De tels équipements apparaissent démesurés et particulièrement inadaptés au contexte économique et énergétique. Concernant le projet de centre aquatique à Evreux, nous préconisons la rénovation de la piscine Plein Soleil, par ailleurs fermée les week-ends depuis le 19 novembre en raison de l’augmentation des coûts énergétiques. Quant au projet de centre aquatique à Saint-Pierre-en-Auge, Bastien Recher a rappelé qu’il est basé “sur des hypothèses de fréquentation irréalistes, qui supposent une baisse de celle des piscines à proximité, et que le budget initial des travaux a explosé”. De plus, il existe des interrogations concernant les impacts du projet sur la qualité de l’eau potable du secteur. Pour toutes ces raisons, nous avons exprimé notre opposition à ces deux projets ruineux et inutiles au vu des équipements existant, qui doivent être rénovés et rendus accessibles pour toutes et tous.

En finir avec les zones d’activités comme modèles de développement local

Cette Commission permanente nous a rappelé comment la Normandie réussit la triste prouesse d’être la deuxième région métropolitaine en matière de taux d’artificialisation. De nombreux projets de création ou d’extension de zones d’activités ont ainsi été subventionnés, au mépris des enjeux climatiques, alimentaires et de l’effondrement de la biodiversité. Véronique Bérégovoy a également indiqué que “la multiplication de ces zones d’activités a des conséquences néfastes sur le dynamisme des centres-villes et sur l’étalement urbain”.

Face à notre opposition à ce soutien, l’exécutif nous a assuré qu’il prévoit d’augmenter dans les prochains mois ses exigences environnementales pour le financement des zones d’activités. Considérant cette annonce et la mise en œuvre prochaine, via le SRADDET, des dispositions de la loi Climat et résilience en matière d’artificialisation, nous pouvons craindre que la droite régionale cherche à soutenir un maximum de projets très consommateurs de foncier avant un – léger – renforcement des règles.

Nouveau terminal de croisière au Havre

Au mois de septembre, la Région Normandie et la Métropole du Havre dévoilaient fièrement un grand projet d’aménagement de la pointe de Floride dans le port du Havre, “pour bâtir le terminal de croisière de demain et accompagner la forte croissance du trafic passager attendue dans les prochaines années.” Ce lundi, la majorité a adopté une subvention de 15M€ pour financer ce nouveau terminal. Nous avons évidemment exprimé notre opposition totale à ce soutien alors que les impacts environnementaux des bateaux de croisières (une personne en voyage pendant une semaine sur un bateau de croisière consomme autant d’énergie qu’une famille de 4 personnes pendant un an) et les évolutions énergétiques prévisibles devraient inciter les pouvoirs publics à une régulation drastique du secteur et non à soutenir son développement.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie