COMMUNIQUE DE PRESSE – Contribution sur l’implantation de deux unités de production EPR 2 sur le site de Penly : les écologistes rappellent que le nucléaire n’est pas la solution contrairement aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie

COMMUNIQUE DE PRESSE

Caen le 5 mars 2024

Contribution sur l’implantation de deux unités de production EPR 2 sur le site de Penly : les écologistes rappellent que le nucléaire n’est pas la solution contrairement aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie

Le 1 février dernier, la commission d’enquête a lancé l’enquête publique relative à l’implantation de deux unités de production EPR2 et leur raccordement au réseau électrique sur le site de Penly, territoire de la commune de Petit-Caux. L’occasion pour le groupe Normandie Ecologie de rappeler, dans sa contribution, son opposition au projet. Cette position est motivée par le nombre important d’incertitudes en matière d’impacts écologiques, de coûts et de sécurité des infrastructures qui existent actuellement dans le projet.

Le projet se révèle tout d’abord néfaste pour l’environnement local. Il induit en effet une artificialisation des sols importantes qui contribue à réduire la place des terres agricoles dans un territoire qui possède pourtant les terres parmi les plus fertiles du pays. L’eau douce nécessaire au refroidissement des réacteurs sera quant à elle prélevée sur le fleuve côtier de la Yères en zone d’intérêt écologique, alors même que le débit d’un tel cours d’eau est menacé par l’augmentation de l’ampleur et de la fréquence des sécheresses. 

De plus, face aux innombrables malfaçons constatées sur les différents chantiers des EPR première génération et dans une logique de diminution des coûts, de nombreuses concessions ont été faites sur la sécurité dans la conception des EPR2. Ainsi alors que la redondance de sécurité devait être quadruplée entre les EPR première génération et les modèles précédents, elle ne sera que triplée entre les EPR 2 et les anciens réacteurs. De la même manière, l’enceinte de confinement des EPR2 possède une paroi en béton de moins que celle des EPR première génération ce qui la rend vulnérable à divers risques.

Par ailleurs, de nombreuses incertitudes demeurent quant au fonctionnement même des réacteurs. Ainsi la conception du réacteur nucléaire EPR2 n’est toujours pas achevée et a récemment été repoussée à l’été 2024. S’ajoute à cela un problème de stockage des déchets du fait de la saturation de l’usine de retraitement de la Hague.

En outre, l’incertitude qui règne autour des coûts d’un tel projet est un enjeu majeur. En effet, du fait des fiascos des premiers EPR aucun retour d’expérience et effets de série ne sont envisageables, condamnant les EPR2 à rencontrer les mêmes problèmes de surcoût et de malfaçons que leurs ainés. Ainsi EDF annonce déjà une nouvelle facture réhaussée de 15 milliards d’euros pour son programme d’implantation des 6 réacteurs EPR2.

Enfin cette contribution a été l’occasion de rappeler l’absurdité que représente l’investissement en faveur de l’industrie nucléaire qui tend à réduire les montants accordés aux énergies renouvelables alors même qu’elles sont moins couteuses, plus efficace et immédiatement mobilisables. Enjeu de justice sociale, ces énergies bon marché (entre 60 et 90€/MWh pour l’éolien contre 120€/MWh pour les EPR) permettent également de réduire notre dépendance aux marchés mondialisés, aux pays instables et aux grandes puissances. Leur développement doit également s’accompagner d’investissements en faveur de la sobriété énergétique à toutes les échelles de la société.

Considérant l’urgence climatique et les enjeux socio-économiques qui sous-tendent les choix de politiques énergétiques, la meilleure option reste de soutenir massivement le développement des énergies renouvelables et d’engager des programmes d’investissements pour réduire la consommation d’énergie.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-président.e.s du groupe Normandie Écologie