COMMUNIQUE DE PRESSE
Caen le 20 janvier 2025
EPR de Flamanville : le rapport de la Cour de comptes démontre l’impasse de la relance du nucléaire
Le 14 janvier dernier, la Cour des comptes présentait son rapport sur la filière EPR avec une mise à jour majeure : le coût total de l’EPR de Flamanville s’élèverait, selon l’organisme, à 23,7 milliards d’euros. Une hausse de 4,6 milliards par rapport aux estimations de 2020 qui porte à près de 20 milliards le surcoût total du projet par rapport au coût prévu en 2006. Une explosion du budget qui a une incidence directe sur la rentabilité de l’électricité produite sur le site. La Cour des comptes prévoit ainsi dans son rapport une rentabilité atteignant difficilement les 2%. Avec 17 années de chantier, un coût final 7 fois supérieur au budget initial et une rentabilité médiocre le projet de l’EPR de Flamanville fait définitivement figure de fiasco industriel majeur pour la filière nucléaire.
Un tel échec a de quoi inquiéter alors qu’Emmanuel Macron a fixé pour objectif la construction de six nouveaux réacteurs nucléaire (EPR2). En effet, du fait des fiascos des premiers EPR aucun retour d’expérience et effets de série n’est envisageable, condamnant donc les EPR2 à rencontrer les mêmes problèmes de surcoût et de malfaçons que leurs ainés, comme en témoigne les 15 milliards d’euros de surcoût déjà annoncés par EDF pour son programme d’implantation des EPR2. S’ajoutent à ces problématiques, celles déjà identifiées en 2020 par la Cour des comptes et dont les recommandations n’ont été que partiellement mises en œuvre selon le rapport publié le 14 janvier dernier.
En accumulant retards, surcoûts et malfaçons le chantier de l’EPR de Flamanville doit au moins permettre de démontrer que le nucléaire ne peut être envisagé comme une solution aux besoins énergétiques de notre pays dans un contexte de transition énergétique. Il est désormais de la responsabilité des pouvoirs publics d’orienter l’investissement vers le développement des énergies renouvelables, disponibles immédiatement, moins couteuses et plus efficaces. Si l’erreur est humaine, l’obstination dans la voie nucléaire est irresponsable à l’heure où les scénarios climatiques commandent une transition énergétique rapide et donc nécessairement fondée sur les renouvelables.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-président.e.s du groupe Normandie Écologie