COMMUNIQUE DE PRESSE
Caen le 14 août
Fermeture de la ligne Serqueux-Gisors : La droite régionale fait à nouveau reculer le train en Normandie
Le 18 juillet dernier, Jean Baptiste Gastinne, Vice-Président en charge des transports à la Région Normandie, annonçait aux élus locaux la fermeture définitive du tronçon ferroviaire Serqueux-Gisors. La ligne est ainsi l’une des premières victimes de la cure d’austérité annoncée en juin dernier par le Président de Région Hervé Morin. Cette fermeture, qui survient seulement trois ans après la réouverture du tronçon, illustre une fois de plus le manque d’ambition de l‘exécutif régional en matière de décarbonation des modes de transports sur le territoire normand.
Si cette décision est déplorable dans un contexte d’urgence climatique elle n’est pas pour autant surprenante. En effet, rien n’a été fait par la Région pour rendre la ligne attractive, et ceux malgré les alertes répétées de la part des organisations syndicales dès sa réouverture. Le tronçon est ainsi marqué par des fréquences très faibles sans aucun train le week-end. S’ajoutent à cela une promotion commerciale inexistante et une commercialisation absurde ne permettant pas de voyager jusqu’à Paris avec un seul titre de transport. Difficile en l’état d’envisager que la ligne puisse être rentable. En justifiant la fermeture du tronçon par une trop faible rentabilité, l’exécutif régional se pose en bon gestionnaire mais oublie qu’il est l’un des principaux responsables de l’échec de la réouverture de la ligne.
Au-delà de la décision en elle-même, la méthode est également problématique et illustre l’incapacité de la majorité régionale à mettre en œuvre des solutions de mobilités durables adaptées aux normand.e.s. L’annonce de la fermeture a été faite seulement 4 jours avant son exécution, sans aucun préavis, ni concertation mettant ainsi les usagers devant le fait accompli. Alors même qu’en ignorant les recommandations des acteurs locaux, l’exécutif régional a mené la ligne Serqueux-Gisors dans l’impasse, il choisit de nouveau de les ignorer au moment de prononcer sa fermeture.
Alors qu’il est urgent de promouvoir les différents modes de transports durables, l’exécutif régional choisit de précipiter la fermeture d’une ligne ferroviaire dont le potentiel est certain, à condition de s’en donner les moyens. De nombreuses pistes d’amélioration doivent être étudiées pour rendre plus attractif ce tronçon. Entre autres solutions l’amélioration des fréquences et des correspondances ainsi que la simplification du parcours Serqueux-Paris pourraient tout à fait permettre de placer la ligne au même niveau de rentabilité que les autres lignes régionales.
Pour enfin sortir du tout routier il est essentiel de proposer aux normand.e.s des solutions de mobilités alternatives efficaces et adaptées. En préférant fermer une ligne plutôt que de travailler à améliorer son offre, la majorité régionale refuse délibérément de réaliser les investissements nécessaires à la transition écologique du territoire.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-président.e.s du groupe Normandie Écologie