COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Caen, le Premier avril 2022
Ferroviaire normand : Stop au grand n’importe quoi !
Nous l’avons déjà relevé à de nombreuses reprises depuis le début de ce mandat : face à la dégradation structurelle du réseau ferroviaire normand, la majorité régionale ne développe pas de politique claire et ambitieuse.
Interpellé par les écologistes lors de la Commission permanente du 24 janvier sur les difficultés et l’injustice engendrées par un double système de tarification unique en France, le vice-président de la Région en charge des transports, Jean-Baptiste Gastinne, déclarait « la double tarification est déjà différente en fonction des trains, du confort et des services différents. Il faut s’habituer à ces tarifications différentes, la plupart des clients y sont habitués. Les tarifs peuvent même glisser avec le temps, les prix changent parce que le train s’est rempli c’est une politique du yield.» Une position à l’opposé de celle de nombreux usagers et de leurs associations qui dénoncent ce système.
Le week-end dernier, Jean-Baptiste Gastinne a tenu le discours inverse dans les colonnes du journal Paris-Normandie, affirmant que l’exécutif n’est pas satisfait de la tarification actuelle. Être capable d’un tel revirement en l’espace de 2 mois sur un sujet aussi essentiel pour les usagers et pour l’attractivité du train illustre l’absence de vision et d’intérêt pour les questions relatives au ferroviaire. En manque de solutions pour répondre aux besoins sur le réseau, l’exécutif bricole lorsque la pression devient trop forte, toujours à retardement et dans la précipitation.
Conséquence de ce désintérêt, la Région se montre incapable de défendre son réseau et d’œuvrer à sa cohérence face à la SNCF, à l’Etat ou encore à la Région Île-de-France. Sur les grilles horaires, elle ignore les appels des usagers et ne travaille pas pour améliorer la cohérence des correspondances ; elle ne fait rien pour obtenir de nouveaux sillons franciliens ; sur le matériel, elle limite les investissements au strict minimum, sans jamais anticiper les besoins. Pour masquer sa propre incapacité et ses choix, l’exécutif régional a pris l’habitude de s’attaquer à la SNCF. C’est pourtant à la Région de réaliser les investissements et de développer une vision à long terme des transports collectifs normands.
Après avoir défendu les tarifs depuis des mois, assené des contre-vérités et méprisé les demandes des concerné.e.s, M. Gastinne annonce par voie de presse qu’il souhaite travailler sur ce problème… et envisage la mise en place d’une tarification spécifique pour les strapontins.
Cela permettrait d’entasser les usagers dans l’entrée des rames et de risquer systématiquement la surcapacité. Le métro aux heures de pointe… mais pour des trajets de 2h entre Caen et Paris ! Cette proposition illustre les impensés de l’exécutif sur les questions liées au ferroviaire, son mépris des besoins et des revendications des usagers.
Mais le problème des tarifs étant enfin reconnu par le vice-président en charge des transports, nous demandons maintenant des actes en faveur de leur lisibilité et de leur cohérence, à commencer par la suppression de la double tarification SNCF – Région.
Depuis le début de ce mandat, nous appelons une politique ambitieuse de développement du ferroviaire régional. La Région en a les moyens ; il lui manque la volonté de répondre aux besoins de mobilités du territoire et des Normand.e.s ainsi qu’aux enjeux de transition écologique et de pouvoir d’achat. Ceux-ci impliquent notamment de mener une vraie politique de l’offre, à l’inverse de ce qui est fait par la Région, qui supprime même des trains suite à la crise sanitaire.
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie