Communiqué de presse
Le 21 mars 2022
Investissons enfin dans le ferroviaire en Normandie: développons le réseau, ne le diminuons pas !
L’actualité en Ukraine nous rappelle une fois de plus que pour préparer un avenir socialement et écologiquement viable nous devons sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. Un investissement massif dans le ferroviaire est une des clefs pour mener cette transition à bien. Le développement d’un réseau performant réduirait la place de la voiture individuelle tout en permettant une desserte dans les territoires normands les plus enclavés. Cela aidera aussi les citoyen.ne.s à supporter la hausse continue des prix de l’énergie.
Pourtant, à compter du 28 mars 2022, le nombre de trains quotidiens passera de 120 à 100 sur l’ensemble des lignes Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Deauville. La justification avancée pour ces suppressions est celle de la baisse du nombre d’usagers.
Or, comme l’a rappelé Laetitia Sanchez, co-présidente du groupe Normandie Ecologie, lors de l’assemblée plénière du 14 mars, seule une offre de transport de qualité permet une augmentation de la fréquentation. C’est en ce sens qu’elle a interpelé en séance le Président du conseil régional et le Directeur des lignes normandes SNCF : « Proposez-nous des trains, réguliers, à des tarifs abordables, et les Normands les plébisciteront ! »
Le rapport d’activité de 2020 de l’autorité de la qualité de service dans les transports (AQST), l’exprime clairement : « lorsque le réseau s’étend, lorsque la fréquence augmente, lorsque les trains sont modernisés, comme cela fut le cas massivement durant la décennie 2002-2012, les voyageurs répondent présents. »
« Plutôt que de continuer à investir sur les infrastructures routières et autoroutières, investissons sur l’infrastructure ferroviaire » enjoignait Laetitia Sanchez. En effet, tandis que la Région multiplie les projets routiers d’un autre temps, l’offre ferroviaire en Normandie reste insuffisante et inadaptée : manque d’amplitude horaire, mauvais cadencement, trous dans les dessertes, mauvaise organisation des nœuds de correspondance et tarifs élevés sur les trajets courts.
Justifier la suppression de trains par un faible nombre d’usagers revient à prendre le problème dans le mauvais sens. D’autant que la réduction des trains de type Omneo se fait sans renforcement de l’offre TER qui ne cesse de se dégrader. Si les besoins baissent sur les trains Omneo, la région et la SNCF devraient mettre plus de moyens sur les TER. Or, il n’en est rien.
C’est une véritable crise de la mobilité que vivent nos concitoyen.ne.s, et nous disposons d’outils pour créer les solutions de demain.
La Région devrait augmenter le montant des subventions qui, rapportées au nombre d’habitant.e.s, sont bien plus faibles que dans les autres régions. Les travaux du « saut de mouton », décroisant les voies d’accès à la Gare Saint-Lazare, ne régleront pas le problème du manque de sillons pour la Normandie en Île-de-France. Pour régler les problèmes de régularité sur nos lignes, c’est le doublement des voies dans le Mantois qu’il convient de réaliser d’urgence. Il faut des investissements pertinents et massifs pour améliorer l’efficacité et l’attractivité du train, que la Région refuse d’effectuer. Combien de crises seront nécessaires pour que la Région révise enfin ses priorités ?
Il est temps de prendre des décisions exemplaires, « La Région et la SNCF sont aujourd’hui face à l’histoire » (Laetitia Sanchez, assemblée plénière du 14 mars 2022).
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie