COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Le projet d’une gigantesque usine de sucre à Moulineaux est une absurdité écologique

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Rouen, le Premier avril 2022

Le projet d’une gigantesque usine de sucre à Moulineaux est une absurdité écologique

HAROPA Port a annoncé avoir retenu la société émiratie Al Khaleej Sugar (AKS) pour un projet de construction d’une usine de production de sucre sur la zone industrielle de Grand-Couronne. 

Cette immense usine, promise comme la plus grande d’Europe, produirait jusqu’à 850 000 tonnes de sucre de betterave destinées à l’export, en particulier en Afrique du Nord. Pour y parvenir, AKS prévoit d’utiliser 50 000 hectares de terres agricoles. Un désastre écologique et économique, porté par une agriculture intensive recourant aux néonicotinoïdes. 

Ce projet prévoit également la production de bioéthanol, qui constitue une absurdité agricole. Utiliser 50.000 hectares pour fabriquer des agrocarburants et du sucre destiné à l’export, ce n’est certainement pas s’engager dans un modèle alimentaire souverain et durable. À l’opposé, les écologistes proposent une agriculture de filières courtes, réduisant l’usage des produits phytosanitaires et orientée vers une alimentation saine. Sur ce point, les conséquences de la surconsommation de sucre à l’échelle mondiale devraient nous inciter à en encadrer la production et non à soutenir des méga-usines. 

Autre élément inquiétant, 100.000 poids lourds circuleront chaque année pour approvisionner l’usine en betteraves. Sur le plan climatique et sanitaire, dans une métropole déjà fortement touchée par la pollution atmosphérique, autoriser un tel trafic est dangereux et irresponsable. 

Hervé Morin accueille pourtant ce projet à bras ouverts et démontre que les enjeux environnementaux et climatiques ne sont pas prioritaires dans les choix politiques de la Région. Alors que nous l’avons interpellé la semaine dernière sur ses contradictions en matière de lutte contre le changement climatique, il soutient un projet climaticide par le trafic qui sera généré et les usages de terres agricoles qu’il impose. 

Pour soutenir l’emploi dans la vallée de la Seine et les agriculteurs et agricultrices, nous n’avons pas besoin de ce type de grands projets. Méthode éprouvée des grands groupes pour obtenir des soutiens politiques, le chantage à l’emploi ne doit pas nous empêcher de considérer l’ensemble des éléments et des conséquences d’une telle industrie. Mais sur le plan de l’emploi non plus, le bilan ne sera pas celui annoncé. L’agriculture intensive dont ce projet a besoin est en effet beaucoup moins pourvoyeuse d’emplois locaux que les petites productions et les circuits courts. 

Les élu.e.s écologistes s’opposent à ce projet à contre-courant des enjeux sociaux, environnementaux et alimentaires. Pour empêcher qu’il aboutisse, nous serons mobilisés au Conseil Régional et sur le terrain pour défendre un autre modèle agricole et industriel. 

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie