COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Lubrizol : 3 ans après, l’opacité et l’impunité perdurent

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Rouen, le 26 septembre 2022

Lubrizol : 3 ans après, l’opacité et l’impunité perdurent

Trois ans après l’incendie de Lubrizol, le bilan en termes de suivi sanitaire, de prévention des risques industriels et de responsabilisation des entreprises nous semble particulièrement inquiétant. La catastrophe industrielle causée par l’incendie de cette usine qui se prétendait en pointe sur la sécurité et la gestion des risques n’a toujours pas entraîné les changements attendus.

Les conséquences de l’incendie sur la santé et l’environnement n’ont pas fait l’objet de suivi par les pouvoirs publics : pas d’ouverture de registre des cancers, d’études sur la pollution des milieux ou de communication des polluants auxquels les habitant.e.s ont été exposé.e.s. Ce manque de suivi a d’ailleurs été dénoncé par la commission d’enquête du Sénat en juin 2020. Les Rouennais.e.s ont dû s’organiser eux-mêmes à travers des associations pour effectuer un suivi sanitaire et faire entendre la voix des victimes de la catastrophe, avec des moyens limités malgré le soutien des élu.e.s écologistes et de la ville de Rouen.

Les évolutions réglementaires à la marge, liées en particulier aux règles de stockage des matières dangereuses et d’inspection des sites proches des zones SEVESO, sont loin de répondre aux enjeux considérables de transparence, de protection et de prévention liés aux sites industriels tels que Lubrizol. 3 ans après, nous ne connaissons ni la cause précise de l’incendie ni la liste des produits stockés sur le site, à laquelle les gendarmes n’ont pas non plus eu accès dans le cadre de l’enquête.

Avec le temps, les progrès espérés en matière de sécurité et d’information sur les sites industriels apparaissent de plus en plus improbables tandis que l’impunité des responsables s’impose de fait. L’État et la Région Normandie ont d’ailleurs fait preuve d’une complaisance gênante à l’égard de Lubrizol. La Région a toujours rejeté notre demande d’engager une procédure judiciaire visant à faire appliquer le principe pollueur-payeur et préfère « négocier » avec l’entreprise. La filiale française de Lubrizol a pourtant été mise en examen pour « exploitation non conforme d’une installation classée ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé substantiellement la faune, la flore, la qualité de l’air, du sol, ou de l’eau » et « déversement de substances nuisibles dans les eaux ». Si la Métropole de Rouen a au contraire porté plainte contre Lubrizol dès octobre 2019, nous regrettons qu’en mai 2022 elle ait confié à une association d’industriels, l’ICSI, le pilotage d’une étude participative sur les attentes des citoyen.ne.s et les perceptions locales des risques industriels.

Élu.e.s écologistes, nous considérons nécessaires d’imposer une véritable transparence aux industriels, de mieux impliquer les citoyen.ne.s et les élu.e.s dans les décisions, de mettre en place des dispositifs de suivi systématiques après les accidents et d’enfin appliquer le principe pollueur-payeur. C’est pourquoi, à l’occasion de la commémoration de la catastrophe, nous soutenons l’appel à la mobilisation qui aura lieu ce soir à 18h devant le Palais de justice de Rouen.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Sylvie Croizat et Cyrille Moreau

Co-Président.e.s du groupe des Écologistes, Solidaire et Citoyen à la Métropole Rouen Normandie

Jean-Michel Bérégovoy et Laura Slimani

Co-Président.e.s du groupe L’écologie en actes

Noëlle Le Maulf et Stéphane Martot

Co-secrétaires régionaux d’EELV Normandie

Auban Al Jiboury

Coordinateur de Génération.s Seine-Maritime

Pierre-Emmanuel Hautot

Référent Génération Écologie Normandie