Communiqué de presse – Mise en danger du personnel, protocoles ingérables, désorganisation : Les élu.e.s Normandie Écologie soutiennent l’appel à la grève des syndicats de l’Éducation Nationale

Communiqué de presse

Caen, le 12 janvier 2022

Mise en danger du personnel, protocoles ingérables, désorganisation : les élu.e.s Normandie Écologie soutiennent l’appel à la grève des syndicats de l’Éducation Nationale

L’ensemble des syndicats de l’Education nationale, la fédération de parents d’élèves FCPE et les organisations lycéennes (MNL, La Voix Lycéenne, la FIDL) ont appelé à une grève des personnels scolaires ce jeudi 13 janvier. Ils dénoncent l’insuffisance des mesures de lutte contre l’épidémie de COVID-19 en milieu scolaire, exposant les personnels, les élèves et leurs familles à des risques élevés de contamination.

Le groupe écologiste soutient sans réserve l’appel à la grève et les revendications des enseignant.e.s et des syndicats.

La diffusion extrêmement rapide du variant Omicron accentue une pression déjà forte sur l’ensemble des établissements scolaires depuis le début de la crise sanitaire. Les contaminations atteignent des niveaux empêchant le bon fonctionnement des établissements : 10% d’enseignant.e.s et 15% d’élèves absent.e.s à la fin de la première semaine de rentrée.

Les mesures gouvernementales, annoncées par le Ministre de l’Éducation nationale la veille de la rentrée dans la presse, modifiées une première fois le jeudi 6, puis de nouveau le mardi 10 janvier, ne permettent pas de contenir l’épidémie. Les protocoles, absurdes et hors-sol, démontrent une improvisation totale. Les syndicats dénoncent des mesures “ingérables” et des annonces sans effet, comme les promesses de distribuer des masques chirurgicaux et de généraliser les capteurs de CO2.

Le résultat est une mise en danger permanente du personnel et l’impossibilité pour les enseignant.e.s de faire leur travail : élèves absent.e.s, enseignant.e.s non remplacé.e.s, autogestion sanitaire, adaptations incessantes aux changements de consignes, etc. 

La ligne actuelle visant à maintenir ouvert un maximum de classes “quoi qu’il en coûte” doit prendre fin. Elle est incompatible avec la maîtrise de l’épidémie, le suivi pédagogique des élèves et la sécurité du personnel éducatif. Malheureusement ces objectifs ne sont pas considérés comme prioritaires par le Gouvernement, pour lequel l’enjeu est de permettre aux parents d’exercer leur activité professionnelle, comme l’ont déjà déclaré les ministres Jean-Michel Blanquer et Elisabeth Borne. Mais l’école n’a pas vocation à être une garderie permettant aux parents d’aller travailler !

Pour qu’enfin le Gouvernement prenne les mesures nécessaires pour endiguer l’épidémie, nous soutenons l’appel à la grève et les revendications des syndicats enseignants : fermeture de la classe lorsqu’un cas est détecté, tests préventifs hebdomadaires salivaires systématiques, distribution d’auto-tests, de masques chirurgicaux pour tout le personnel et FFP2 pour celles et ceux qui le souhaitent, équiper les salles de classe et de restauration en capteurs de CO2 et recruter davantage d’enseignant.e.s pour pallier les absences. 

Il nous semble également essentiel d’organiser la participation des communautés éducatives, en lien avec les professionnels de santé et les collectivités, aux politiques de santé en milieu scolaire. L‘acceptabilité et l’efficacité des mesures de lutte contre la pandémie en dépendent. 

Cependant, nous ne pouvons oublier que ce sont aussi des politiques structurelles qui ont conduit à cette situation. Si l’école est aussi vulnérable face à la crise sanitaire, c’est parce qu’elle est délaissée depuis des années : baisse des recrutements d’enseignant.e.s, faibles salaires, fermetures de classes, etc. Sans remise en cause globale des politiques éducatives, la crise de l’école persistera bien après la fin de la pandémie.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Bénédicte Martin

Conseillère régionale, membre de la commission Emploi, formation et orientation

Pierre-Emmanuel Hautot 

Conseiller régional