COMMUNIQUE DE PRESSE – NORMANDIE ECOLOGIE DENONCE L’INACTION, L’AUSTERITE ET LES INCOHERENCES DE LA MAJORITE REGIONALE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE  Assemblée plénière du 23 juin 2025

Caen, mardi 1er juillet 2025

Normandie Écologie dénonce l’inaction, l’austérité et les incohérences de la majorité régionale

Lors de l’Assemblée plénière de ce lundi 23 juin 2025, les élu.e.s du groupe Normandie Ecologie ont porté, une nouvelle fois, avec force la voix de l’écologie et de la justice sociale dans des échanges marqués par la gravité des enjeux climatiques, l’urgence de la transition et la place des jeunes dans la démocratie régionale.

Un appel à lutter contre l’amnésie climatique

Tout d’abord, Laëtitia Sanchez, co-présidente du groupe, a dressé, dans son discours de politique générale, le constat d’un échec collectif à enrayer le changement climatique, malgré les alertes du GIEC et les accords de Paris. Elle a appelé à lutter contre l’amnésie climatique qui nous fait oublier l’urgence, une fois la vague de chaleur ou l’inondation passée. Elle a dénoncé le déni alimenté par les climatosceptiques et la frilosité des politiques face à l’urgence environnementale.

Madame Sanchez a rappelé que  » Profitant de la fragilité de nos institutions et du climat anxiogène qui règne chez nos concitoyens, les cyniques profiteurs de crise saisissent toutes les occasions de détricoter les quelques lois nous protégeant « 

Ainsi, elle a dénoncé la réintroduction dans la loi Duplomb des pesticides tueurs d’abeilles et des méga-bassines qui accaparent l’eau ou les annonces confuses du gouvernement autour de Ma Prim Rénov.

Enfin, elle a salué le changement de cap de promoteurs du monde d’avant. Ainsi, l’ex-patronne Anne Lauvergeon, qui plaide pour l’entretien des EPR existants plutôt que pour la création de nouveaux.

Madame Sanchez a conclu son propos en notant que le changement est possible, à condition que chacun, citoyens comme dirigeants, accepte de changer ses habitudes et ses priorités.

La défense d’une pêche artisanale durable et la protection de nos écosystèmes marins

Geneviève Augé est intervenue sur le livre blanc pour la réforme de la Politique Commune des Pêches et a exprimé un soutien fort en faveur d’une pêche artisanale durable, pilier de la résilience écologique et de la souveraineté alimentaire sur nos littoraux.

L’élue a déclaré qu’ «il ne peut y avoir de mer vivante sans pêche durable, et il ne peut y avoir de pêche durable sans soutien clair à la petite pêche côtière. »

Elle a plaidé pour une protection forte des aires marines protégées, condition essentielle à la survie des écosystèmes marins et à la pérennité de l’activité halieutique.

Le rôle des jeunes dans la démocratie régionale

Laëtitia Malherbe a salué l’engagement du Conseil Régional des Jeunes, tout en interrogeant la place réelle que nous leur donnons dans les décisions régionales :

«Nous avons là des jeunes investis, compétents, force de proposition. Donnons-leur davantage de parole et de moyens d’agir»

Elle a aussi rappelé, avec émotion et dignité, la disparition tragique du jeune Axel, appelant à un encadrement renforcé des stages pour les mineurs : la protection des jeunes doit être une priorité absolue.

Transition écologique : un à la cohérence entre discours et actions

Guillaume Hédouin est intervenu au sujet du lancement du dispositif IDÉE Parcours, une initiative régionale innovante visant à accompagner la transition écologique par une approche psychosociale.

Saluant l’ambition du projet et son ancrage scientifique, notamment issu des travaux du GIEC normand, il a souligné l’importance d’agir sur les récits collectifs, les imaginaires et les expériences concrètes pour mobiliser les citoyens autour de la transition.

Cependant, il a également dénoncé un manque de cohérence de la majorité régionale, accusée de tenir un double discours : promouvoir la transformation culturelle d’un côté, tout en multipliant les signaux contraires dans les médias et les votes nationaux, notamment sur les énergies renouvelables ou la fiscalité verte.

Il a également regretté la suppression des dispositifs IDÉE Action Régionale et IDÉE Innovation, sans évaluation claire ni transition prévue, ce qui risque de fragiliser les acteurs locaux engagés dans la transition.

Guillaume Hédouin a terminé son intervention en appelant les décideurs à l’exemplarité : « Ce n’est que lorsque les actes seront cohérents avec les discours que le récit collectif pourra devenir une réalité partagée.« 

Fret Ferroviaire : un dispositif en faveur des ITE enfin lancé mais il est nécessaire d’aller plus loin

Laetitia Sanchez a salué la mise en place d’un dispositif régional d’aide au financement des Installations Terminales Embranchées (ITE), réclamé de longue date par le groupe Normandie Ecologie. Soulignant l’importance stratégique du fret ferroviaire pour la transition écologique, elle a plaidé pour que la Région aille plus loin : « ce dispositif est une bonne nouvelle, mais il doit s’accompagner d’une véritable volonté politique, de moyens renforcés, et d’un discours clair pour espérer un report modal crédible vers le rail. »

Bastien Récher a défendu un amendement pour sanctuariser 10 millions d’euros en faveur des ITE, et Rudy L’Orphelin a proposé un plan d’action concret incluant un recensement des ITE à réhabiliter, un projet pilote sur Caen–Blainville, et un plan régional à horizon 2027. Il a déclaré : «Nous proposons sans attendre la conduite d’une expérimentation sur la ligne Caen-Blainville. La régénération de cette ligne est une opportunité pour appuyer les entreprises du secteur et développer le fret ferroviaire dans l’agglomération. Ce qui manque aujourd’hui c’est un appui politique et un véritable accompagnement ».

Les trois élus ont appelé à une véritable ambition régionale en matière de fret ferroviaire.

Une gestion marquée par une forte capacité budgétaire, une faible ambition sociale et écologique et un manque de cap

Bastien Recher a exprimé l’insatisfaction du groupe Normandie Écologie face au Compte Financier Unique 2024. Il a indiqué que celui-ci peut être considéré comme un bilan de mi-mandat et qu’il présente la réalité des politiques menées et leurs déclinaisons opérationnelles.

Il a indiqué qu’il est révélateur d’une gestion dogmatique de la majorité régionale. Il dénonce une austérité budgétaire assumée, malgré une forte capacité financière (2,33 Mds € de recettes). La Région refuse d’investir pleinement pour les Normands, préférant accumuler une épargne brute plutôt que répondre aux besoins sociaux et environnementaux.

Il a ainsi interpelé l’Exécutif régional : « Vous n’utilisez pas votre capacité à agir pour être l’amortisseur social que la Région devrait être. »

Il a également souligné qu’une illusion d’investissement apparaissait gonflée par des achats ponctuels, masquant une stagnation autour de 700 M € annuels, bien en deçà des besoins. La Normandie est la moins endettée de France, ce qui prouve le sous-investissement porté par l’Exécutif mais c’est aussi la Région dont l’encours de dette a augmenté le plus rapidement et le plus spectaculairement même hors Île-de-France avec + 380 M C’est bien la preuve que cette trajectoire n’est ni soutenable, ni planifiée.

L’élu a indiqué que l’exécutif reporte sur ses successeurs des dépenses d’investissement qui devraient être faite maintenant, et en faisant cela il démontre sa mauvaise gestion des deniers publics, puisque ces dépenses, notamment les dépenses d’adaptation, sont d’autant plus chères qu’on les repousse.

Monsieur Recher a souligné que le budget de fonctionnement reflétait une austérité assumée. Il a relevé que 56 M € de recettes supplémentaires étaient affectés à l’épargne au lieu de soutenir les familles ou de corriger les coupes budgétaires.

Monsieur Récher a conclu son propos sur le CFU en saluant le volontarisme de la Région sur le budget vert, et en saluant le travail des services sur le projet. Il a indiqué «on a là un vrai exercice de transparence, avec notamment une liste non-exhaustive de projets défavorables pour l’environnement, que je vous invite à aller consulter » Enfin, il a plaidé pour que cet outil soit un vrai levier de décision politique et non   nouveau « GIEC normand » qui produit des recommandations sans aucun effet ou presque.

Concernant le Budget Supplémentaire, Bastien Récher a dénoncé son manque d’ambition, et de réelle adaptation au contexte national. De nombreuses collectivités avaient le vote de leurs BP face aux incertitudes. L’Exécutif Régional l’avait maintenu en prenant en compte de façon anticipé, un budget Barnier qui n’était pas voté. Face aux critiques, la possibilité d’une clause de revoyure avait été évoquée. Force est de constater que celle-ci n’est plus d’actualité.

Malgré près de 50 M€ de marges de manœuvre nouvelles (excédent de clôture, recettes supplémentaires), la majorité préfère, là-encore réduire l’emprunt plutôt que de soutenir les familles ou les territoires.

Bastien Récher alerte également sur des reconfigurations budgétaires discrètes mais lourdes de sens : suppression de 62 M€ pour les contrats de territoire jugés peu efficaces ; ajout de 55 M€ pour une halle nucléaire à Caen, illustrant un choix énergétique contestable ; réaffectation opaque de crédits vers d’autres directions sans vision globale.

Il a ainsi interpellé l’Exécutif : «Assumez de désarmer la Région en réduisant sa capacité à agir auprès des territoires et des familles. »

Le groupe Normandie Ecologie a proposé plusieurs amendements en vue de soutenir les familles : gratuité des transports scolaires et mise en place d’une tarification progressive dans les cantines. Il a proposé la suppression des subventions hors obligation légale aux lycées privés. Monsieur Récher a souligné qu’il proposait des mesures constructives, peu onéreuses et même quelques économies. Comme à l’accoutumée, l’Exécutif a rejeté ces amendements.

En conclusion, cette assemblée plénière aura été, une fois de plus, marquée par une gestion court-termiste et frileuse, au détriment des solidarités et de l’écologie. Normandie Écologie rappelle que d’autres choix sont possibles : plus justes, plus courageux, plus cohérents. Il est temps que la Région devienne un véritable levier de transformation, et non un simple gestionnaire.