COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Piscines de La Hague : quand la gestion des déchets nucléaires se passe de démocratie

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

Caen, le 8 juillet 2022

Piscines de La Hague : quand la gestion des déchets nucléaires se passe de démocratie

La concertation préalable relative au projet Piscine d’EDF à La Hague prend fin aujourd’hui, sans que le projet présenté ni les choix faits par EDF n’aient pu faire l’objet d’un débat transparent et constructif.

Ce projet consiste à construire une nouvelle installation d’entreposage sous eau de combustibles nucléaires usés sur le site d’Orano à La Hague. Un chantier considérable dont le coût est estimé à 1,5 Md€, qui débuterait en 2024 pour une mise en service de la Piscine seulement prévue en 2034. À terme, 13 000 t de combustibles doivent y être stockés. Ce projet implique des choix politiques et techniques cruciaux : stratégie énergétique, gestion des déchets, techniques et lieu d’entreposage, etc. Choix qui n’ont pu être réellement questionnés durant cette phase.

La concertation devait permettre, d’une part, la bonne information sur le projet, ses enjeux et sur les choix effectués par EDF. D’autre part, l’association du public à la construction du projet, qui en principe ne devrait pas être définitivement arrêtée à ce stade.

Dans les faits, il s’agit d’une concertation tronquée sur un projet qu’EDF veut mener à bien quoi qu’il en coûte et cela sans laisser la possibilité de débattre des différentes alternatives : choix des techniques – le stockage des déchets en piscine et concentré n’étant pas l’unique option ; du terrain, alors que le site choisi est déjà marqué par des pollutions radioactives ; enfin du lieu : pourquoi une nouvelle fois la Hague, sauf à vouloir absolument ajouter une brique au complexe nucléo-industriel du Cotentin ?

Légitimement, de nombreux.ses élu.e.s et habitant.e.s s’opposent au projet et dénoncent ce simulacre de concertation. Celle-ci n’avait pas vocation à permettre un débat mais consistait en un exercice obligatoire vers la réalisation d’un projet déjà défini et indiscutable.

Le projet en lui-même comme les méthodes de “concertation” traduisent par ailleurs le choix politique d’une fuite en avant en faveur de l’industrie nucléaire

Les besoins en matière d’entreposage sont toujours plus importants alors qu’il n’existe pas de solutions pour le retraitement des combustibles. La saturation des piscines questionne aussi la filière de production du MOX, dont les déchets sont beaucoup plus difficiles à gérer en raison de leur forte activité et de la chaleur émise, qui ajoutent à l’engorgement de la filière.Les écologistes demandent une meilleure évaluation du stock des combustibles usés, dans les espaces d’entreposage et au cours du temps, afin de choisir la solution la plus à même de répondre aux obligations de sûreté et d’éviter une nouvelle concentration de matières radioactives à la Hague.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie

Guillaume Hédouin

Conseiller régional de la Manche

Membre de la Commission Locale d’Information CSM de l’ANDRA