COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Un gouvernement qui « accélère » dans son aveuglement pro-nucléaire au détriment de la démocratie et de la sûreté

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Caen, le 23 janvier 2023

Un gouvernement qui « accélère » dans son aveuglement pro-nucléaire au détriment de la démocratie et de la sûreté

Le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires est étudié par le Sénat depuis le début de la semaine dernière.

Rappelons que ce projet de loi, visant à accélérer la construction des installations nucléaires, fait lui-même l’objet d’une procédure accélérée.

Après tout, pourquoi prendre son temps quand nous savons que le choix du nucléaire engage l’humanité pour les siècles à venir, en termes de construction, d’exploitation, de démantèlement et de gestion des déchets ?

« Gouverner c’est anticiper » : voilà ce que répond la Ministre de la Transition énergétique quand nos sénateurs dénoncent le déni de démocratie que représente l’étude en procédure accélérée de ce texte, alors que se tient, en ce moment même, le débat public sur la relance du nucléaire.

Visiblement, gouverner c’est donc anticiper l’issue du débat en cours. La commission nationale du débat public regrette elle-même l’étude de ce projet de loi en simultané du débat, qui renvoie aux citoyen.ne.s l’image d’un débat de simple affichage.

Le projet de loi prévoit notamment des assouplissements de la loi littoral pour favoriser l’implantation des nouveaux réacteurs. Il fait ainsi fi des alertes pourtant répétées des scientifiques du GIEC sur la hausse du niveau de la mer, l’augmentation des températures, la baisse du débit des fleuves et la multiplication des tempêtes et inondations. Sur ce sujet, nous pouvons nous demander où est passée l’anticipation dont se gargarise pourtant le gouvernement.

En Normandie les conclusions du GIEC régional sont claires : l’élévation du niveau de la mer serait aujourd’hui en moyenne de près de 3 mm par an, mais pourrait s’accentuer et dépasser +1m à l’horizon 2100 si la tendance se poursuit sans action sérieuse pour contenir le réchauffement climatique. Concernant l’érosion côtière, environ 2/3 du littoral normand est en situation d’érosion.

Les élu.e.s écologistes au Sénat ont réussi, lors de l’examen du texte le mardi 17 janvier dernier, à conditionner l’octroi d’une concession d’utilisation du domaine public maritime à ce que l’installation projetée ne se trouve ni en zone inondable, ni dans une zone ayant subi des inondations ou des submersions marines.

L’adoption de cet amendement permet purement et simplement de bloquer l’installation de réacteurs en bords de mer, comme ce serait le cas pour ceux projetés à Penly.

Dangereuse par essence au regard des évolutions que subiront nos côtes dans les années à venir, l’implantation de nouveaux réacteurs dans ces zones à risque relève de l’aberration.

Nous nous réjouissons de l’adoption de cet amendement, et suivrons de près l’avancée des débats parlementaires.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie