COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Un grand plan industriel doit accompagner un renouveau du ferroviaire en France

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 2 septembre 2022

Un grand plan industriel doit accompagner un renouveau du ferroviaire en France

Selon la CGT, le fabricant de sièges ferroviaires COMPIN, basé à Evreux, s’apprêterait à supprimer 55 emplois – soit la moitié des effectifs du site – pour poursuivre la délocalisation d’une partie de l’activité vers la Pologne. Nous tenons à apporter notre soutien aux salarié.e.s et aux syndicats face à cette décision dont le seul objectif est de satisfaire la cupidité du fonds d’investissement Trainvest, actionnaire majoritaire.

Spécialisée dans la conception et la fourniture de sièges de trains, bus, métros et tramways, cette entreprise est, comme le rappelle la CGT, « un maillon essentiel de l’industrie ferroviaire française ». Reconnaissant le caractère stratégique de cette activité, la Région Normandie est déjà intervenue au moment de la commande des sièges pour les rames OMNÉO pour obtenir de COMPIN le maintien de ses activités. Mais l’entreprise confirme aujourd’hui que la délocalisation d’une partie de sa production visait bien à condamner le plus rapidement possible le site eurois malgré ses bons résultats économiques.

A l’heure où chacun s’accorde sur le potentiel du transport ferroviaire en faveur de l’atténuation du changement climatique et où la relocalisation de l’économie apparaît comme un moyen de faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, ce choix est particulièrement consternant. Le report modal depuis la voiture et l’avion vers le train n’est possible qu’à condition de développer et d’améliorer la qualité du réseau. Dans ce contexte, nous considérons que la maîtrise de la chaîne de production de l’industrie ferroviaire française est indispensable.

Alors que la France se targue d’avoir des champions internationaux et une excellence technologique, et bien que de nombreux acteurs industriels et académiques essayent de développer les compétences d’un secteur très exigeant et de long terme, force est de constater que la filière industrielle française souffre encore d’une incompétence à être organisée correctement pour éviter ce type de gâchis qui ne vise que des intérêts à court terme.

Il en va de la responsabilité des pouvoirs publics de protéger ces activités et de soutenir massivement cette industrie. Ce savoir-faire et ces usines ne doivent pas disparaître en raison du cynisme des fonds d’investissement, mais au contraire se développer, grâce à des soutiens publics et privés, pour renforcer nos capacités industrielles et engager la transition écologique.

Ce dossier fait par ailleurs écho à plusieurs engagements du gouvernement : réindustrialisation, transition écologique, plein emploi, relocalisation. Écologistes, nous appelons à un soutien unanime et coordonné des acteurs publics, en particulier du gouvernement et de BPIFrance, second actionnaire de COMPIN, pour trouver une solution alternative et ainsi sauvegarder ces emplois.

Nous demandons dans un premier temps que les représentants du personnel de Compin Evreux, appuyés par leurs conseils, soient reçus par BpiFrance, ainsi que par les ministères de l’industrie, du travail et des transports pour faire toute la lumière sur cette situation stupéfiante et incompréhensible. Nous serons attentifs à la qualité des propositions de solutions alternatives qui pourront être mises sur la table.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Co-Président.e.s du groupe Normandie Écologie